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Frenette,
Christiane.
Après
la
nuit
rouge.
Éd.
du
Boréal,
2005,
168
p.
La
Femme
des
années
1950
En
1950,
un
quartier
de
Rimouski
fut
la
proie
des
flammes.
Si
elles
ont
éliminé
les
témoins
séculaires
de
l'architecture
de
la
ville,
elles
ont
aussi
infléchi
le
destin
de
ses
habitants.
Après
cet
incendie,
Thomas
est
interné
dans
un
institut
psychiatrique
de
Québec,
où
il
apprend
le
métier
de
jardinier.
De
retour
dans
sa
ville
natale
après
cinq
ans,
il
tente
de
restituer
un
passé
qui
lui
échappe.
Contrairement
à
lui,
Louise,
âgée
de
16
ans,
fugue
à
Toronto
afin
d'oublier
un
passé
qui
lui
aurait
fait
détester
sa
mère.
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Ces
deux
protagonistes
servent
de
tremplin
pour
mettre
en
relief
la
personnalité
de
Marie,
la
femme
du
médecin
Romain
Lemieux.
À
travers
elle
transparaît
l'univers
féminin.
Divisée
en
deux
mondes
parallèles,
notre
société
a
présenté
une
image
antagoniste
des
sexes.
L'homme
évolue
dans
sa
sphère
sans
se
préoccuper
de
celle
de
la
femme.
Malgré
son
titre
de
reine
du
foyer,
elle
n'en
vit
pas
moins
frustrations
et
ressentiments.
En
fait,
l'héroïne
désire
abolir
la
dichotomie
sexiste.
Quand
Romain
confie
à
Thomas
l'aménagement
paysager
de
sa
propriété,
elle
espère
nouer,
avec
ce
dernier,
des
liens
qui
les
maintiendraient
dans
la
même
bulle.
Qui,
du
désir
ou
de
l'amitié
virile
entre
deux
copains
d'enfance,
l'emportera
?
C'est
la
question
sur
laquelle
repose
l'intrigue
du
roman.
Si
l'héroïne
refuse
la
rectitude
de
l'époque
voulant
que
la
femme
se
sacrifie
pour
la
plus
grande
gloire
de
son
mari,
on
peut
en
dire
autant
de
sa
fille
Louise,
surnommée
Lou.
Elle
a
fui
ses
origines
pour
échapper
à
ce
pattern
avilissant.
Trente
ans
après
sa
fugue,
elle
revient
avec
son
conjoint
diminué
physiquement.
Ce
retour
éclaire
davantage
l'âme
de
sa
mère.
En
fait,
la
haine
de
Lou
envers
elle
traduit
plutôt
l'état
de
fait
qui
interdit
à
la
femme
de
s'envoler.
C'est
avec
sobriété
que
Christiane
Frenette
a
tracé
le
drame
calme
des
êtres
blessés
camouflés
derrière
les
non-dits,
trop
nombreux
hélas
pour
parvenir
à
percer
l'ambiguïté
du
fantomatique
Thomas.
Par
contre,
la
métaphore
du
chien
sourd
et
aveugle
illustre
très
bien
le
propos,
touchant
par
moments,
que
l'auteur
a
coulé
dans
un
moule
très
complexe.
Le
démoulage
laisse
apparaître
une
œuvre
impressionniste
d'une
grande
délicatesse.
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