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Vézina,
Michel.
Asphalte
et
Vodka
.
Éd.
Québec
Amérique,
2005,
158
p.
Carrière
d'un
trompettiste
gaspésien
On
ne
trouvera
pas
ce
roman
sur
les
rayons
de
la
bibliothèque
d'un
grand
séminaire.
Et
pourtant,
il
devrait
y
être
pour
former
les
futurs
pasteurs
aux
mystères
de
l'âme.
Asphalte
et
Vodka
est
un
livre
de
méditation
sur
la
condition
humaine
au
même
titre
que
On
The
Road
de
Jack
Kerouac
ou
que
Volkswagen
Blues
de
Jacques
Poulin.
Dans
toutes
ces
œuvres,
un
long
ruban
d'asphalte
se
déroule
pour
laisser
passer
le
cortège
de
nos
malheurs,
voire
de
nos
bonheurs
si
nous
considérons
qu'une
quête
de
soi
est
un
rosier
rempli
d'épines.
Question
de
point
de
vue.
|
Ce
"
road
novel
",
qui
part
de
la
Floride
pour
la
Gaspésie,
via
la
Louisiane,
établit
le
bilan
existentiel
de
deux
trompettistes
québécois
qui
reviennent
au
bercail
après
avoir
bourlingué
aux
États-Unis.
Les
héros
se
sont
connus
à
bord
du
Queen
of
the
Caribbeans,
où,
tous
les
soirs,
ils
jouaient
pour
des
vacanciers
en
croisière.
Âgé
de
74
ans,
Carl
White,
alias
Charles
Leblanc,
en
est
au
dernier
contrat
de
sa
vie
alors
que
Jean,
35
ans,
originaire
de
Trois-Pistoles,
offre
au
vieux
Gaspésien
de
le
ramener
dans
son
village
natal
avec
son
break
Oldsmobile
1984.
Marché
conclu,
c'est
un
départ
pour
un
long
périple,
aromatisé
aux
stupéfiants
et
arrosé
de
vodka,
qui
lie
les
deux
hommes,
l'aîné
servant
de
guide
à
son
cadet
pour
la
suite
du
monde.
Drogue
et
musique,
un
cocktail
explosif
qui
décape
les
chimères
du
rêve
américain.
Le
roman
souligne
en
filigrane
"
l'américanité
"
du
peuple
québécois
à
l'instar
d'Andrée
A.
Michaud
dans
Mirror
Lake.
Les
deux
nations
présentent
des
exemples
éloquents
de
spécimens
habités
d'un
rêve
qui
les
détruit.
À
travers
ces
musiciens,
on
vit
l'effondrement
des
espoirs
qu'a
promis
le
Nouveau-Monde.
Contrairement
à
ceux
qui
s'accroche
aux
rochers
émergeant
de
l'océan
de
la
vie,
les
héros
se
laissent
emporter
par
le
courant,
récoltant
au
passage
quelques
"
bonheurs
d'occasion
".
Ils
ont
nagé
vers
un
mirage,
et
c'est
avec
les
béquilles
de
l'alcool
et
des
psychotropes
qu'ils
en
sont
revenus.
Au
moins,
le
vieux
joueur
de
behop
a
eu
le
courage
de
ne
pas
mourir
en
mettant
des
points
sur
les
i
de
la
rectitude,
comme
le
recommandait
le
poète
Neruda.
La
musique
est
l'outil
privilégié
des
héros
qui
ont
voulu
atteindre
"
l'inaccessible
étoile
",
mais
qui
se
sont
brûlé
les
ailes
en
s'en
approchant.
Comme
Jacques
Lazure
qui
retrace
la
carrière
d'un
guitariste
de
l'époque
psychédélique
dans
Les
Oiseaux
déguisés,
Michel
Vézina
nous
dépeint
celle
d'un
trompettiste
voué
à
l'art
qui
l'a
emporté.
Sa
quête
n'est
pas
aussi
vaine
qu'il
n'y
paraît.
Elle
nous
encourage
à
aller
plus
loin
que
les
frontières
que
l'on
nous
fixe.
À
travers
une
écriture
qui
reflète
son
langage
cru,
un
peu
difficile
à
suivre
à
cause
du
franglais
qu'il
utilise,
nous
découvrons
une
nouvelle
version
de
la
légende
d'Icare.
Une
version
un
peu
trash
quand
une
putain
libère
sa
vessie
sans
enlever
sa
culotte
entre
deux
camions-remorque
parqués
sur
le
terrain
d'un
motel
miteux.
Sans
compter
que
la
redondance
de
la
facture
à
chacun
des
chapitres
vient
atténuer
le
plaisir
de
lire
ce
roman,
complice
des
artistes
morts
sur
la
route
de
leurs
rêves
comme
Elvis
Presley
et
Édith
Piaf.
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