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Turgeon,
Paule.
Au
coin
de
Guy
et
René-Lévesque.
Éd
Triptyque,
2003,
214
p.
De
justice
et
de
misogynie
Ceux
qui
adorent
les
procédures
judiciaires
apprécieront
la
lecture
de
ce
roman
de
Paule
Turgeon,
ancienne
journaliste
affectée
aux
activités
du
palais
de
Justice
de
Québec.
Il
n'est
donc
pas
surprenant
que
son
héroïne
soit
une
avocate
en
train
de
préparer
la
défense
d'un
client
particulièrement
violent,
accusé
d'avoir
fui
les
lieux
après
un
accident
mortel.
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Comme
Sarah
Lanthier
en
est
à
son
premier
procès
pour
le
cabinet
de
maître
Bouliane,
elle
a
particulièrement
à
cœur
l'acquittement
de
Nelson
Voyer,
fils
d'un
médecin
réputé.
Hélas,
tout
ce
qu'elle
entreprend
pour
préparer
sa
défense
ne
donne
pas
les
fruits
escomptés.
On
dirait
que
l'inculpé
met
tout
en
oeuvre
pour
faire
avorter
le
procès.
Son
manque
de
collaboration
est
peu
vraisemblable
de
la
part
d'un
récidiviste
menacé
d'une
condamnation
à
perpétuité.
Mais
l'avocate
persiste
à
vouloir
assurer
sa
défense.
L'auteure
est
très
discrète
au
sujet
du
comportement
de
l'accusé.
Cependant
on
comprend
que
son
roman
se
range
parmi
les
manifestes
contre
l'asservissement
de
la
femme.
Les
détails
de
coquetterie
n'encombrent
pas
cette
oeuvre.
On
sait
que
Sarah
est
belle.
Un
point,
c'est
tout.
Les
autres
personnages
féminins
se
présentent
comme
des
êtres
en
voie
de
libération.
Toutes
parviennent
à
se
défaire
de
la
misogynie
des
hommes.
Le
contexte
explique
donc
que
Nelson
Voyer
n'apprécie
d'être
défendu
par
une
femme.
Ce
n'est
pas
le
roman
d'une
féministe
pure
et
dure.
On
ne
prône
que
l'égalité
des
sexes.
Ce
qui
est
intolérable
aux
yeux
de
Sarah,
c'est
que
certains
profitent
d'autrui
à
leur
avantage
ou,
pis
encore,
que
la
vie
des
autres
ne
trouve
pas
grâce
à
leurs
yeux.
Cet
aspect
du
roman
constitue
le
second
volet
du
roman.
La
jeune
avocate
se
bat
pour
que
la
vérité
et
l'égalité
triomphent
de
l'obscurantisme
et
de
la
soumission.
Au
grand
dam
de
sa
famille,
elle
poursuit
même
son
grand-père,
un
juge
alcoolique,
qui
a
condamné
un
innocent
à
la
pendaison
en
1943
après
avoir
écarté
une
pièce
à
conviction
qui
l'aurait
disculpé.
L'auteure
dénonce
donc
la
magistrature
quand
elle
trahit
sa
mission.
La
trame
s'appuie
sur
un
décor
fantastique,
ayant
comme
principal
élément
le
couvent
des
sœurs
Grises,
sis
au
coin
de
Guy
et
René-Lévesque
à
Montréal.
C'est
le
point
de
départ
de
la
deuxième
partie
du
diptyque,
qui
conduira
Sarah
sur
la
piste
de
l'erreur
judiciaire
du
grand-père.
À
son
insu,
cette
histoire
de
pendaison
injuste
s'était
infiltrée
dans
ses
amours,
comme
l'indique
le
dénouement.
Pour
son
premier
roman,
l'auteure
a
érigé
une
structure
complexe
soudée
aux
enjeux
de
la
justice.
Le
grand-père
a
envoyé
un
innocent
à
l'échafaud.
La
situation
se
présente
inversement
pour
elle
:
doit-elle
protéger
un
coupable
d'une
condamnation
à
perpétuité?
Malheureusement,
ce
dilemme
reste
en
plan.
Il
aurait
dû
former
un
dernier
volet
qui
aurait
dénoué
l'impasse.
Quoi
qu'il
en
soit,
c'est
un
roman
intéressant,
qui
serait
mieux
prisé
sans
son
aura
surréaliste.
Par
contre,
l'écriture
épurée,
normative
et
efficace
le
protège
de
ses
failles.
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