Lebœuf,
Gaétan.
Bébé
et
bien
d'autres
qui
s'évadent.
Éd.
Triptyque,
2007,
276
p.
Une
grossesse
particulière
Qui
trop
embrasse,
mal
étreint.
Gaétan
Lebœuf
s'est
donné
corps
et
âme
à
l'écriture
de
cette
œuvre,
sans
se
méfier
de
son
imagination
débordante.
Il
en
est
résulté
un
cocktail
à
saveur
indéfinissable.
Quand
même,
cet
embrouillamini
laisse
deviner
le
désir
de
l'auteur
d'écrire
un
conte
merveilleux
pour
enseigner
aux
adultes
l'art
de
naviguer
au
milieu
des
marins
profanes
sur
un
océan
trompeur
afin
de
ne
pas
sombrer
dans
l'abîme
du
rêve,
contrairement
à
Émile
Nelligan.
Comme
l'héroïne
de
Michel
Tremblay
dans
Le
Cahier
noir,
Alice
œuvre
dans
un
restaurant,
végétarien
celui-là,
avec
des
employés
venus
de
tous
les
horizons.
Ensemble,
ils
tentent
de
mettre
à
l'heure
juste
la
pendule
de
leur
vie.
Malmenés
par
un
parcours
douloureux,
les
personnages
gardent
l'espoir
de
trouver
enfin
le
bonheur.
Parallèlement
à
leur
travail,
ils
tentent
de
mener
à
bon
port
des
projets
salvateurs
comme
le
retour
aux
études
ou
encore
l'écriture.
L'auteur
leur
prête
sa
plume
pour
faire,
à
tour
de
rôle,
les
mises
en
abîme
de
ce
qui
les
a
stigmatisés.
L'exil,
la
prison,
la
mort
et
la
séparation
composent
le
menu
des
deuils
qu'ils
doivent
faire
pour
affronter
l'avenir
avec
plus
de
sérénité.
Alice,
caissière,
puis
finalement
cuisinière,
est
enceinte
d'un
mari
qui
s'est
enfui.
Sacrée
reine
par
ses
collègues
de
travail,
elle
leur
distribue
des
postes
ministériels
qui
répondent
à
leur
fonction
dans
l'établissement.
Cette
approche
ludique
sert
à
développer
la
thématique
de
la
convivialité
pour
guérir
des
maux
de
l'âme.
La
devise
des
mousquetaires
leur
conviendrait
parfaitement
:
tous
pour
un,
un
pour
tous.
Comme
les
trois
mousquetaires
étaient
quatre,
l'auteur
a
introduit
le
fœtus
que
porte
son
héroïne.
À
l'instar
de
la
littérature
fantastique,
il
mène
une
vie
sociale
intra-utérine
active
en
réagissant
aux
comportements
des
sujets
du
royaume.
Son
préféré
est
le
plongeur,
un
Bangladais
qui
écrit
des
contes
pour
sa
mère,
mais
qui
le
renseigne
surtout
sur
son
père.
Ce
dernier
tient
un
site
WEB
dans
lequel
il
débat
des
sujets
de
l'heure,
en
plus
de
retracer
le
passé
d'Alice
pour
lui
exprimer
son
amour
malgré
son
départ.
Cette
œuvre
sur
la
résilience
est
en
fait
une
histoire
d'amour
qui
ne
veut
pas
mourir.
Le
bonheur
se
cache
dans
les
relations
avec
autrui.
Comme
l'enfant
du
Tambour
de
Günter
Grass
qui
refuse
de
grandir
dans
notre
monde
d'adultes,
le
fœtus
reste
prisonnier
du
corps
d'Alice
qui
le
porte
pendant
presque
trois
ans.
Gaétan
Lebœuf
a
livré
une
belle
histoire,
très
humaine,
pour
nous
inviter
à
partager
avant
de
chercher
à
comprendre
l'humanité,
tellement
complexe
d'ailleurs
qu'il
est
impossible
d'y
parvenir.
La
thèse
est
bien
défendue,
mais
les
sous-thèses
ne
l'appuient
pas
toujours.
Les
recettes
et
les
problèmes
de
l'actualité
ralentissent
le
déroulement
de
l'intrigue,
soutenue
presque
uniquement
d'éléments
psychologiques.
En
somme,
ça
manque
d'homogénéité.
La
forme
s'éparpille
dans
tous
les
genres
:
contes,
expressions
d'opinion,
dialogues
nombreux
apparentés
aux
scénarii
de
films.
Sans
compter
que
l'écriture
manque
de
souplesse,
tout
embourbée
qu'elle
est
dans
ses
subordonnées.
Ces
bémols
sont
suffisants
pour
atténuer
la
magie
de
ce
conte
urbain,
mais
il
reste
que
l'auteur
manifeste
un
don
pour
l'émerveillement
et
une
imagination
qui
sait
conférer
à
l'humour
un
accent
original.
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