Tremblay,
Michel
Bonbons
assortis.
Éd.
Leméac,
2002,
175
p.
Enfance
dans
une
famille
ouvrière
montréalaise
Avec
cette
oeuvre,
Michel
Tremblay
retourne
à
son
enfance.
Une
enfance
passée
dans
la
rue
Fabre
de
Montréal,
alors
un
quartier
peuplé
de
familles
ouvrières,
qui
ont
été
chassées
par
la
faune
branchée
des
universités
et
du
monde
culturel.
L'auteur
se
délecte
de
sa
petite
enfance
heureuse
au
sein
d'une
famille
unie
de
la
décennie
des
années
40.
L'éditeur
a
cru
bon
de
préciser
qu'il
s'agissait
d'un
récit.
Que
le
matériel
soit
autobiographique
n'enlève
rien
au
fait
que
ce
soient
des
nouvelles
qui
répondent
aux
normes
du
genre.
L'élément
déclencheur
projette
le
héros
vers
un
dénouement
inattendu,
qui,
six
fois
sur
huit,
est
bien
amené.
Michel
Tremblay
évoque
avec
magie
un
monde
pas
si
lointain,
qui
répond
aux
normes
standards
de
la
famille
francophone
québécoise.
Des
familles
nombreuses,
catholiques,
conviviales
et
dignes
malgré
des
revenus
insuffisants.
C'est
peut-être
là
le
plus
bel
héritage
des
ancêtres,
qui
ont
communiqué
une
joie
de
vivre
et
un
vouloir
bien
faire
capables
de
pallier
les
dérives
d'aujourd'hui.
Que
ce
soit
à
Noël
ou
à
la
première
communion,
Madame
Tremblay,
la
mère
de
l'auteur,
sait
rendre
son
monde
heureux,
que
ce
soit
avec
ses
tartes
à
la
"
falourche
"
ou
avec
ses
"
tourtières
".
Cette
femme,
traversée
d'une
énergie
peu
commune,
trône
dans
son
foyer
tout
en
se
dépensant
sans
limites
pour
transmettre
à
ses
enfants
le
désir
de
vivre
dans
la
dignité.
Ce
n'est
pas
la
vie
de
la
mère
sacrifiée.
Elle
sait
aussi
goûter
aux
plaisirs
de
la
vie
en
savourant
ses
chocolats
et
en
écoutant
les
disques
de
Tino
Rossi
sur
un
vieil
appareil.
Tout
un
petit
monde
vivant
sous
l'œil
vigilant
d'une
mère
et
d'une
belle-mère
qui
ont
de
la
jugeote
et
qui
savent
rire
aussi.
L'auteur
se
plaît
à
montrer
leur
générosité
et
leurs
travers,
bien
visibles
dans
un
foyer
habité
par
neuf
personnes.
Le
crêpage
de
chignons
est
inévitable
quand
la
tension
monte,
mais
tout
finit
par
une
entourloupette
ou
un
mensonge
pieux
qui
sert
de
vérité.
Le
père
est
plus
effacé,
mais
il
est
fait
de
la
même
farine
que
sa
femme.
Dans
les
moments
importants,
il
sait
s'occuper
de
son
fils
pour
le
sécuriser.
Michel
Tremblay
a
décrit
un
bonheur
familial
qui
fait
l'envie
des
voisins.
Les
dialogues
délicieux
empruntés
à
l'oralité
font
revivre
une
époque
que
les
plus
vieux
se
rappelleront
avec
nostalgie.
De
quelques
traits,
il
peint
un
portrait
moqueur
des
siens,
mais
combien
aimant.
On
entre
facilement
dans
son
jeu
pour
revivre
cette
enfance
douce
comme
des
bonbons.
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