Desautels,
Denise.
Ce
fauve,
le
bonheur.
Éd.
de
l'Hexagone,
1998,
233
p.
Une
fillette
en
quête
de
bonheur
L'enfance
de
Denise
Desautels
a
été
marquée
par
le
décès
de
nombreuses
personnes,
en
commençant
par
celui
de
son
père
survenu
à
39
ans.
Son
récit,
Ce
fauve,
le
bonheur,
lui
sert
donc
d'exutoire
pour
accepter
cette
icône
nécrologique
sur
l'écran
de
sa
vie.
En
résumé,
c'est
l'analyse
de
l'âme
d'une
fillette
en
quête
d'un
bonheur
qui
doit
affronter
la
mémoire
d'un
passé
douloureux.
L'auteure,
une
Montréalaise
que
l'on
suit
de
cinq
à
quinze
ans,
soit
de
1950
à
1960,
porte
en
elle
une
tristesse
qui
résulte
d'une
situation
ténébreuse.
Pour
découvrir
la
lumière
au
bout
du
tunnel,
l'héroïne
a
entrepris
une
longue
marche
qui
avive
ses
douleurs.
Comme
Baudelaire,
elle
peut
s'écrier
:
"
Ô
douleur!
Ô
douleur!
Le
temps
mange
la
vie.
"
Elle
vit
dans
un
monde
flou
qu'elle
voudrait
bien
quitter.
Elle
compte
sur
les
autres
pour
trouver
la
clarté,
mais
presque
tous
cachent
le
flambeau
sous
le
boisseau.
Malgré
l'attitude
caressante
de
sa
mère,
elle
sent
qu'elle
est
incapable
d'éclairer
sa
route.
Le
contact,
tout
maternel
qu'il
soit,
la
cantonne
dans
le
monde
des
frayeurs
qui
contaminent
l'existence
au
féminin.
Certaines
solutions
à
ses
problèmes
viennent
d'un
oncle
qui
lui
enseigne
à
sortir
du
triangle
église,
école,
famille,
à
s'ouvrir
sur
l'imprévu.
Mais
c'est
surtout
auprès
de
son
amie
Lou
qu'elle
trouve
l'assurance
pour
affronter
la
vie.
En
se
rendant
toutes
les
deux
au
Musée
des
beaux-arts,
elles
ont
la
révélation
de
leur
vie.
L'exposition
des
autoportraits
de
Van
Gogh
a
l'effet
d'une
rédemption.
Elles
s'identifient
à
lui
à
cause
de
la
tristesse
des
yeux
du
grand
maître.
Une
tristesse
qui
ne
l'a
pas
empêché
de
peindre
les
fleurs
les
plus
flamboyantes.
L'héroïne
parvient
à
articuler
un
en-soi
qui
lui
permet,
grâce
aussi
à
une
correspondante
française,
de
voir
peu
à
peu
au-delà
de
ce
qui
se
voit,
d'avoir
accès
à
un
monde
que
l'on
a
gardé
voilé
dans
le
contexte
québécois
des
années
50.
Comme
Sergio
Kokis
dans
Le
Pavillon
des
miroirs,
Denise
Desautels
analyse
finement
la
gestation
d'une
personnalité.
L'auteur
plonge
jusqu'au
plus
profond
des
abysses
humains,
en
l'occurrence
ceux
d'une
fillette
qui
se
sent
victime
du
silence
d'autrui.
Même
si
l'œuvre
s'enracine
dans
la
psychologie
enfantine,
elle
n'est
pas
pour
autant
théorique.
Elle
s'incarne
dans
l'environnement
du
parc
Lafontaine
et
du
lac
Maskinongé
à
Saint-Gabriel-de-Brandon.
L'écriture
poétique
et
les
réminiscences
culturelles
ajoutent
à
la
réussite
de
ce
beau
récit
qui
navigue
dans
des
eaux
troubles.
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