Frenette,
Christiane.
Celle
qui
marche
sur
du
verre.
Éd.
du
Boréal,
2003,
145
p.
Des
jeunes
en
quête
de
bonheur
En
visitant
les
villages
longeant
le
bas
(l'aval)
du
fleuve
Saint-Laurent,
les
touristes
sont
fascinés
par
les
tessons
de
verre
dépoli
que
les
vagues
du
fleuve
rejettent
sur
les
berges.
L'héroïne
de
la
dernière
nouvelle,
écrivain
comme
Christiane
Frenette,
se
lance
sur
ces
trésors,
offerts
en
vert
seven-up,
brun
bière,
bleu
noxema
et
blanc
universel,
pour
les
protéger
d'une
éventuelle
marée
noire.
Heureuse
de
sa
découverte,
elle
en
conclut
que
l'univers
humain
se
résume
lui
aussi
à
ces
quatre
couleurs.
Plus
besoin
de
chercher
si
profondément
en
soi
ce
qui
porte
du
sens.
Le
recueil
s'ouvre
et
se
termine
par
des
nouvelles
qui
viennent
justifier
le
genre.
Contrairement
à
Tennessie
Williams
que
l'auteure
admire,
elle
défend
la
nouvelle
parce
qu'elle
croit
qu'elle
est
aussi
valable
que
le
roman
pour
prolonger
"
le
désir
fou
de
vivre
une
autre
vie
".
Elle
désespère
même
des
écrivains,
"
surtout
ceux
que
la
critique
a
consacrés
comme
les
plus
importants
de
leur
génération,
ou
mieux
encore
ceux
qui
se
sont
sacrés
empereurs
eux-mêmes."
Faisant
fi
des
jugements
de
valeur,
Christiane
Frenette
s'est
appliquée
à
rendre
compte
de
notre
existence
éclatée
à
l'instar
de
ces
morceaux
de
verre,
qui
étaient
naguère
porteurs
d'une
entité
plus
prometteuse.
Ce
sont
généralement
les
jeunes
âgés
de
huit
à
vingt
ans
qui
ont
attiré
son
attention.
Elle
sent
à
leur
égard
une
compassion
pour
leur
fragilité
devant
l'exigence
du
bonheur,
telle
que
précisée
par
Voltaire.
Place-t-on
la
barre
trop
haute?
Le
bonheur
pourrait
peut-être
se
résumer
à
peler
une
orange
comme
le
fait
un
étudiant
lors
d'un
examen.
Chacun
des
personnages
se
sent
impuissant
devant
ce
qui
pourrait
le
rendre
heureux.
Les
rêves
de
jeunesse
s'enfuient
rapidement.
La
mère
monoparentale
deviendra
voleuse
pour
faire
manger
ses
enfants,
la
fillette
de
huit
ans
comprendra
que
la
vie
ne
se
résume
pas
au
glamour
de
ses
barbies,
la
jeune
mère
ne
pourra
jamais
visiter
Paris,
le
rêve
de
sa
vie.
Fidèle
à
son
habitude,
l'auteure
jette
un
oeil
empathique
sur
les
jeunes
en
attente
d'un
bonheur
qui
les
désavouera.
Elle
brosse
en
toute
simplicité
un
tableau
univoque
qu'elle
encadre
de
considérations
sur
ce
"
qu'il
lui
fallait
écrire
".
Et
écrire
pour
elle,
c'est
aussi
générer
un
milieu
sensuel
accordé
à
un
état
d'âme.
Le
Saint-Laurent
lui
sied
bien
avec
les
cris
de
la
gent
ailée,
les
pavots
bleus
et
les
tessons
de
verre
poli
qui
couvrent
si
joliment
les
allées
des
Jardins
de
Métis.
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