Robert,
Dominique.
Chambre
d'amis.
Éd.
Herbes
rouges,
2011,
170
p.
Les
Malaises
montréalais
"
Quand
elle
se
regarde
dans
le
miroir,
Juliette
a
la
sensation
d'être
une
sorte
d'illusions.
"
Les
personnages
du
roman
vivent
dans
le
regard
d'autrui,
et
ce
que
l'on
perçoit
d'eux
les
transforme
en
fantoches,
qui
n'existent
qu'en
fonction
d'un
rapport
décidé
par
les
autres.
En
somme,
on
se
gouverne
par
l'entremise
d'une
volonté
étrangère
à
l'ego.
Et
la
crainte
de
vivre
vient
du
fait
que
l'on
se
sent
incapable
de
renverser
la
vapeur.
Difficile
de
réserver
une
chambre
d'amis
quand
chacun
vit
dans
la
marge
de
son
entourage.
Ce
n'est
pas
sans
rappeler,
selon
certains
angles,
le
film
Les
Émotifs
anonymes.
Qu''est-ce
que
l'œuvre
met
en
branle
?
La
colère,
le
désir,
l'affection,
le
mépris
rassemblent
tous
et
chacun
pour
une
prière
affolante
afin
que
transparaisse
le
vrai
visage
des
personnages
en
quête
d'une
métaphysique,
qui
rendrait
significative
leur
quotidienneté.
Le
jour
n'a-t-il
de
sens
que
si
la
nuit
des
temps
révèle
l'immuabilité
de
l'existence
ou,
paradoxalement,
éclaire
"
la
beauté
du
monde
"
?
Ajuster
sa
beauté
sur
celle
de
la
création
est
un
défi
que
ces
Prométhées
tentent
de
relever
à
travers
le
factuel
urbain,
contourné
parfois
par
des
escapades
laurentiennes.
L'image
est
omniprésente
dans
cette
œuvre
photographique.
C'est
une
collection
de
portraits
composée
pour
la
plupart
des
clients
du
bar
Night,
où
ils
se
plaignent
du
mythe
de
Sisyphe
rendant
Montréal
invivable
ou
presque
à
cause
du
syncrétisme
qui
caractérise
cette
ville
plongée
dans
la
diversité
culturelle.
Bref,
le
roman
découvre
les
punaises
qui
piquent
le
cœur
des
Montréalais.
Le
roman,
réservé
au
public
restreint
de
la
philosophie,
prend
ainsi
l'allure
d'un
recueil
de
nouvelles
avec
le
dénouement
inattendu
à
la
fin
de
chaque
chapitre.
Son
uniformité
s'installe
péniblement.
Ce
n'est
pas
décoiffant,
mais
la
manière
sent
le
contreplaqué,
un
assemblage
de
destins
mus
par
les
mêmes
forces
que
l'œuvre
met
en
interrelations.
Tout
de
même,
le
message
s'inspire
de
Gerry
Boulet
quand
il
invitait
ses
fans
à
être
"
plus
sensibles
à
l'invisible.
À
tout
ce
qu'il
y
a
à
l'intérieur.
"
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