|
Vigneault,
Guillaume
Chercher
le
vent.
Éd.
Boréal
compact,
2003,
268
p.
La
Quête
de
soi
Ce
roman
est
très
représentatif
de
la
jeune
génération.
On
peut
comprendre
l'engouement
des
20-35
ans
pour
son
auteur,
qui
traduit
bien
leur
mentalité.
Dans
Chercher
le
vent,
il
présente
un
jeune
homme
de
36
ans,
déboussolé
après
une
rupture
amoureuse.
En
cela,
il
n'innove
pas
dans
le
choix
des
thèmes
littéraires.
Louis
Gauthier
a
suivi
la
même
route
avec
Voyage
au
Portugal
avec
un
Allemand.
Et
les
deux
auteurs
font
fuir
leurs
héros
vers
d'autres
cieux
pour
consommer
cette
trahison.
|
Jack
Dubois,
le
héros,
est
entraîné
aux
États-Unis
par
Tristan,
son
ex-beau-frère,
aux
prises
avec
le
même
problème,
afin
de
trouver
le
vent
qui
les
poussera
vers
un
meilleur
destin.
Ils
se
rendent
à
Bar
Harbor,
une
station
balnéaire
du
Maine,
où
ils
louent
une
résidence
d'été.
En
cours
de
route,
ils
font
monter
Nuna,
une
autostoppeuse
d'origine
catalane.
Ce
voyage
permet
à
chacun
de
faire
réaliser
à
l'autre
son
manque
d'achèvement
à
cause
de
son
désintéressement
pour
autrui.
Cette
progression
établit
des
liens,
surtout
entre
Jack
et
Nuna.
On
passe
donc
doucement
du
moi
au
toi.
Mais
faute
d'argent,
le
trio
doit
se
séparer.
Jack
continue
seul
sa
route
vers
la
Louisiane,
où
il
devient
cuisinier
pour
un
restaurateur
noir.
Grâce
à
lui,
il
retrouve
tous
ses
moyens
pour
poursuivre
sa
carrière
de
photographe.
Ce
road
novel
frappera
l'imagination
de
ceux
qui
aiment
voyager.
Et
le
héros,
fort
sympathique,
plaira
pour
son
éclectisme.
C'est
une
oeuvre
qui
englobe
une
infinité
de
choses,
trop
même.
La
démonstration
du
savoir
symbiotique
du
héros,
lequel
s'intéresse
autant
au
billard
qu'à
la
littérature
et
à
la
science,
agace
à
la
longue.
On
dirait
un
chien
savant
formé
aux
goûts
du
jour.
Heureusement,
ces
éléments
ne
sont
pas
amenés
au
détriment
de
la
quête
d'identité
quoiqu'ils
ralentissent
le
rythme
du
roman.
Toutefois
le
langage
symbolique
est
bien
exploité,
en
particulier
celui
de
l'eau
qui
peut
préfigurer
autant
la
rédemption
que
l'apocalypse.
Cette
force
de
la
nature
fait
vivre
autant
qu'elle
détruit.
On
trouve
cet
élément
dans
les
deux
oeuvres
de
Guillaume
Vigneault,
qui
a
toujours
prévu
un
sage
pour
que
le
héros
en
fasse
son
salut.
L'auteur
y
joint
aussi
le
symbole
de
l'air,
qui
clôt
le
propos
dans
une
comparaison
fort
bien
réussie
afin
d'illustrer
que
la
vie
ne
peut
être
exempte
de
trahisons.
Cette
oeuvre
nous
entraîne
dans
un
univers
riche.
On
est
loin
du
roman
minimaliste.
Et
l'écriture
est
à
l'image
du
traitement.
C'est
dense,
sans
être
complexe.
C'est
inventif
et
pourvu
de
fines
pointes
d'humour.
Ce
roman
rappelle
Sur
la
route
de
Jack
Kerouac.
D'ailleurs
le
héros
de
Vigneault
porte
son
prénom,
mais
il
se
distingue
de
celui
de
l'auteur
américain
d'origine
québécoise.
Jack
Dubois
est
un
garçon
en
quête
du
vent
qui
le
conduira
autant
vers
lui-même
que
vers
autrui
tandis
que
le
héros
de
Kerouac
préfère
vivre
en
marge
de
la
société
afin
de
la
contester
de
l'extérieur.
Deux
modèles
caractéristiques
dans
nos
sociétés
:
le
IN
et
le
OUT.
|