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Barbe,
Jean.
Comment
devenir
un
monstre
?
Éd.
Leméac,
2004,
332
p.
L'Instinct
de
mort
tapi
au
fond
des
cœurs
Aux
lendemains
d'une
guerre
civile,
on
tente
de
se
donner
bonne
conscience
en
cherchant
le
monstre
qui
a
dénaturé
l'humanité
alors
qu'il
sommeille
dans
le
cœur
de
chacun.
C'est
la
toile
de
fond
empruntée
par
Jean
Barbe
pour
tisser
le
tableau
de
la
belligérance.
Le
héros,
Viktor
Rosh,
est
un
cuisinier
au
service
des
bûcherons
d'une
scierie.
Quand
l'entreprise
ferme
ses
portes,
elle
pousse
presque
les
habitants
à
joindre
les
rebelles
|
C'est
alors
que
ce
cordon
bleu
s'embrigade,
bien
malgré
lui,
dans
un
corps
de
milice
pour
défendre
la
Cause.
Hypnotisé
par
un
chef
venu
du
monde
syndical,
il
participe
à
sa
manière
aux
opérations
souterraines
devant
mener
à
la
victoire
finale.
La
tuerie
fait
partie
de
la
panoplie
de
ceux
qui
veulent
sauver
l'humanité.
Le
héros
comme
ses
frères
d'armes
deviennent
des
machines
à
tuer
même
si
rien
ne
les
prédisposait
à
tenir
ce
rôle.
Les
circonstances
ont
fait
un
monstre
de
Viktor
Rosh,
appelé
à
payer
pour
qu'autrui
ait
l'âme
en
paix.
Afin
de
s'attirer
l'admiration
internationale,
les
détenteurs
du
pouvoir
confient
à
un
avocat
étranger
la
défense
du
cuisinier.
Devant
son
mutisme,
Me
Chevalier,
venu
de
Montréal,
entreprend
des
recherches
pour
tracer
le
portrait
de
cet
homme
entraîné
par
un
courant
pervers.
Comme
dit
la
maxime
:
"
C'est
l'occasion
qui
fait
le
larron.
"
À
travers
l'avocat,
l'auteur
fait
comprendre
que
le
manichéisme
ne
nous
assigne
pas
d'office
le
rôle
du
mal
au
théâtre
de
la
vie.
Ce
serait
alors
trop
facile
d'excuser
la
bêtise
humaine.
Ce
roman
exploite
l'allégorie
de
la
guerre
comme
mise
en
garde
contre
les
mécanismes
qui
transforment
l'homme
en
loup.
Et
l'amour
se
présente
comme
le
seul
moyen
de
s'y
opposer.
Malgré
une
morale
et
un
dénouement
convenus,
l'auteur
jette
quand
même
un
regard
neuf
sur
l'amour
du
prochain.
Son
roman
prend
l'allure
d'une
quête
métaphysique
à
l'intérieur
d'une
enquête
judiciaire
qui
démontre
comment
l'instinct
de
mort
tapi
au
fond
des
cœurs
peut
conduire
aux
pires
horreurs,
y
compris
le
terrorisme.
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