Béliveau,
Julien.
Croque-Dead
Inc.
Éd.
Trait
d'union,
2002,
285
p.
La
Cupidité
des
multinationales
L'auteur,
un
gestionnaire
d'entreprise,
avait
le
matériel
nécessaire
pour
concocter
ce
roman
rocambolesque,
inspiré
de
l'exemple
de
la
société
de
frais
funéraires
Loewen
de
Vancouver.
Le
héros,
un
bon
Gaspésien
d'origine
irlandaise,
étudie
le
droit
à
Montréal.
Pour
défrayer
ses
études,
il
se
fait
embaucher
par
le
propriétaire
d'une
entreprise
de
pompes
funèbres.
Ce
travail
suscite
sa
convoitise.
Dans
un
premier
volet,
on
assiste
à
son
ascension
sociale
alors
qu'il
devient
l'acquéreur
de
cette
entreprise
familiale,
appartenant
à
un
natif
de
la
Gaspésie
comme
lui.
Les
aspirations
de
Fredrik
McMurtry,
le
héros,
sont
sans
bornes.
Il
recourt
à
des
magouilles
inqualifiables
pour
atteindre
son
objectif.
Sa
stratégie
porte
fruits
jusqu'au
jour
où
il
trouve
sur
son
chemin
la
mère
de
son
amante,
la
femme
de
l'ancien
propriétaire
décédé.
Elle
met
à
jour
la
malversation
dont
elle
a
été
victime
de
la
part
de
McMurtry.
Jointe
à
celle
d'un
Cajun,
fraudé
par
ce
même
magouilleur,
on
décide
de
poursuivre
la
multinationale
dirigée
par
le
héros.
Ce
second
volet
se
déroule
en
Louisiane,
où
se
tiendra
le
procès
par
lequel
on
espère
récupérer
les
sommes
détournées
en
faveur
de
McMurtry.
Affronter
une
communauté
tissée
serrée,
même
avec
les
meilleurs
avocats
de
New
York,
c'est
courir
à
sa
perte.
Il
faut
savoir
que
la
Louisiane,
ancienne
colonie
française,
a
été
formée
surtout
par
des
Acadiens
déportés
par
les
Anglais
en
1755.
On
retrouve
donc
encore
des
descendants
que
l'on
appelle
des
Cajuns,
une
déformation
du
mot
acadien.
Le
roman
nous
fait
découvrir
cet
état
avec
ses
bayous
-
méandres
marécageux
du
Mississipi
-
infestés
d'alligators,
dont
l'un
d'eux,
surnommé
Croque-Dead,
a
la
mission
de
dénouer
l'intrigue.
Le
comportement
des
multinationales
est
un
sujet
intéressant
d'autant
plus
qu'il
est
campé
dans
un
milieu
moins
connu
des
États-Unis.
L'auteur
a
bien
évoqué
cet
état.
Le
procès
est
également
rendu
en
contournant
l'ennui
qui
se
dégage
habituellement
d'une
telle
lecture.
Les
amateurs
de
droits
et
de
justice
y
trouveront
aussi
leur
compte.
Par
contre,
j'ai
trouvé
agaçant
tous
les
renvois
au
bas
de
pages.
Il
ne
s'agit
pas
de
points
pour
préciser
le
droit
américain,
mais
des
relations
de
l'auteur
avec
son
éditeur.
Ce
procédé
humoristique
dans
l'esprit
de
l'auteur
rate
son
objectif.
L'humour
distillé
rappelle
trop
celui
des
adolescents
attardés
qui
découvrent
leur
sexualité
ou
celui
des
gens
cupides.
Il
se
sert
mal
aussi
de
ses
renvois
pour
marquer
les
difficultés
de
la
traduction
de
l'anglais.
Ce
serait
intéressant
si
l'auteur
ne
s'était
pas
limité
aux
idiotismes
comptant
les
mots
fuck
et
shit
employés
souvent
par
nos
voisins
du
Sud.
Julien
Béliveau
s'est
amusé
en
écrivant
cette
histoire,
mais
son
lectorat
en
éprouvera-t-il
du
plaisir
?
Si
ce
n'était
de
cet
élément
estudiantin,
le
roman
serait
très
défendable.
Le
sujet
est
bien
choisi,
le
cadre
est
bien
trouvé,
l'intrigue
est
bien
nouée,
l'écriture
est
vive,
mais
il
n'a
pu
éviter
les
pièges
du
ludisme
littéraire.
L'auteur
manie
mal
cette
arme
même
si
on
certifie
le
contraire
sur
la
page
couverture.
Comme
roman
d'été,
vous
vous
amuserez
peut-être
de
voir
que
l'amante
renverse
un
seau
à
glace
sur
la
tête
de
son
fiancé
et
que
le
juge
dort
pendant
le
procès.
Traduit
en
anglais,
il
pourrait
facilement
faire
l'objet
d'un
film
hollywoodien,
car
l'œuvre
s'y
prête
admirablement
bien.
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