Blais,
Marie-Claire.
Dans
la
foudre
et
la
lumière.
Éd.
du
Boréal,
2001,
251
p.
L'Art
rédempteur
De
Key
West
aux
Etats-Unis,
Marie-Claire
Blais
est
en
train
d'élaborer
une
œuvre
colossale
qui
veut
donner
le
pouls
de
la
planète.
Ce
roman
est
le
second
volet
d'une
trilogie
qui
a
commencé
avec
Soifs.
D'ailleurs,
on
retrouve
les
mêmes
personnages
dans
La
Foudre
et
la
Lumière,
en
plus
d'une
galerie
d'autres
qui
viendront
étayer
la
thèse
de
cet
auteur
que
l'on
peut
considérer
comme
un
pilier
de
la
littérature
québécoise.
Dans
une
île,
qui
ressemble
à
l'environnement
de
l'auteur,
se
côtoie
une
population
appartenant
à
différentes
classes
sociales,
en
particulier
des
descendants
d'esclaves
africains
et
des
artistes.
Peu
importe
leurs
différences,
Marie-Claire
Blais
fait
ressortir
leurs
ressemblances,
c'est-à-dire
leur
appartenance
à
l'essence
humaine.
Et
en
particulier
à
l'humanité
souffrante.
Même
si
l'œuvre
tente
de
montrer
la
lumière
au
bout
du
tunnel,
la
foudre
semble
rendre
inaccessible
l'étoile
qui
sauverait
l'humanité
du
cataclysme.
En
fait,
le
titre
indique
bien
qu'il
s'agit
d'un
roman
manichéen
soulignant
la
puissance
du
prince
des
ténèbres.
Dans
un
premier
temps,
l'auteur
fait
le
tour
de
l'actualité
internationale
pour
montrer
les
forces
agissantes
du
mal
dans
le
monde.
Elle
rappelle
les
enfants
qui
se
font
tuer
dans
les
écoles
américaines,
les
femmes
que
l'on
lapide
pour
avoir
commis
l'adultère.
Cette
rétrospective
pourrait
sembler
ennuyeuse,
d'autant
plus
qu'elle
ne
s'aligne
pas
sur
un
dénouement
apocalyptique.
Mais
cette
nomenclature
est
dotée
d'un
contexte
qui
rend
encore
plus
infâme
la
condition
humaine.
Ce
regard
sur
l'humanité
est
des
plus
empathique.
En
filigrane,
on
sent
son
attachement
profond
à
l'espèce
humaine
qu'elle
incite
à
se
protéger
de
la
foudre
grâce
la
magie
de
l'art.
Mais,
comme
les
personnages,
on
peut
se
demander
s'il
peut
surgir
dans
des
circonstances
défavorables.
La
plus
grande
qualité
de
l'œuvre
reste
l'écriture.
Une
écriture
exigeante
à
décrypter
avec
ses
phrases
de
dix
à
vingt
pages.
Comme
Proust
et
même
Réjean
Ducharme,
elle
pousse
l'expérience
grammaticale
jusqu'à
la
limite
de
ce
que
la
sémantique
peut
supporter.
Ceux
qui
feront
l'effort
de
pénétrer
l'art
de
cette
dynamique
trouveront
en
bout
de
ligne
un
texte
incantatoire
qui
implorerait
le
Seigneur,
à
l'instar
des
moines
en
prières,
pour
que
nous
soyons
délivrés
du
mal.
Il
s'agit
d'une
image
pour
qualifier
l'écriture
de
Marie-Claire
Blais,
laquelle
n'a
jamais
joué
aux
catéchètes.
Si
l'on
veut
établir
des
comparaisons,
il
faut
surtout
chercher
chez
ceux
qui
se
sont
attachés
au
sort
réservé
à
l'humanité
comme
Albert
Camus
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