Martin,
Claire.
Dans
un
gant
de
fer.
(Vol.
1
:
La
Joue
gauche)
Éd.
BQ,
2002,
232
p.
Les
Enfants
battus
Claire
Martin
est
une
dame
vénérable
de
90
ans.
Elle
a
encore
bon
pied
bon
œil.
Au
dernier
salon
du
livre
de
Montréal,
elle
est
apparue
d'un
dynamisme
surprenant.
Comme
elle
publie
encore
un
livre
par
année,
nous
retrouvons
avec
plaisir
cette
femme,
qui
a
traversé
le
20e
siècle
ou
presque
et
qui
semble
vouloir
parcourir
le
21e
pour
encore
longtemps.
Au
cours
des
années
1960,
elle
a
consacré
deux
livres
à
sa
jeunesse,
dévoilant
par
le
fait
même
l'image
d'un
Québec
dont
nous
sommes
très
peu
fiers.
Ce
qu'elle
a
vécu
correspond
à
une
triste
réalité.
La
bonne
éducation
de
l'époque
voulait
que
l'on
soumette
les
enfants
aux
affres
de
la
violence,
telle
Aurore
Gagnon,
martyrisée
par
une
belle-mère
impitoyable.
Quant
à
Claire
Martin,
elle
a
été
séquestrée
dans
des
placards
et
rouée
de
coups
par
un
père
d'une
brutalité
diabolique.
Impossible
de
trouver
refuge
auprès
des
religieuses
enseignantes
qui
appliquaient
la
même
politique
dans
leurs
couvents.
Heureusement
qu'enfant,
l'auteur
n'a
pas
connu
l'inceste
ni
les
abus
sexuels
commis
assez
couramment
dans
les
pensionnats,
tels
qu'attestés
par
de
récents
procès.
En
somme,
Claire
Martin
brosse
le
tableau
de
pratiques
que
la
charité
chrétienne
ne
peut
que
condamner.
La
sévérité
mal
comprise
semblait
la
seule
voie
garantissant
le
succès
de
l'éducation
donnée
aux
enfants
comme
on
le
constate
aussi
dans
Vipère
au
poing
d'Hervé
Bazin.
Il
fallait
une
main
de
fer
"
dans
un
gant
de
fer
".
Les
éducateurs
ont
largement
abusé
de
leur
devise,
qui
a
disparu
à
la
suite
de
réformes
et
de
lois
ad
hoc.
Évitant
le
piège
du
réquisitoire,
l'auteur
profite
plutôt
de
son
œuvre
pour
se
venger
des
mauvais
traitements
subis,
mais
qu'elle
a
enrobés
dans
une
écriture
humoristique
comme
un
conteuse
qui
cherchent
à
nous
conscientiser
sans
attirer
notre
apitoiement
sur
son
sort.
.
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