Trudel,
Sylvain
Du
mercure
sous
la
langue.
Éd.
Les
Allusifs,
2001,
130
p.
Adolescent
en
attente
de
la
mort
Dans
son
dernier
roman,
Du
mercure
sous
la
langue,
Trudel
aborde
le
problème
de
la
mort
à
travers
un
adolescent
atteint
du
cancer
des
os.
Confiné
à
un
fauteuil
roulant,
ce
jeune
jette
un
regard
cynique
sur
sa
mort
imminente,
sur
ses
parents,
sur
la
société
et
sur
Dieu.
Le
héros
se
forge
un
humanisme
athée
pour
affronter
la
grande
faucheuse
qui
s'apprête
à
le
couper
d'une
vie
à
laquelle
il
n'a
pas
encore
goûté.
C'est
ce
scandale
de
l'aventure
humaine
qu'il
essaie
de
contourner
pour
ne
pas
se
sentir
une
victime
du
destin.
Pour
apaiser
son
appréhension
de
la
mort,
le
héros
fuit
dans
la
sphère
de
la
métaphysique.
Il
devient
ainsi
son
propre
Dieu,
qui
peut
se
passer
des
petits
bonheurs
terrestres,
de
la
psychologue
et
de
l'aumônier
dont
il
vole
les
hosties
pour
les
profaner.
Comme
Montherlant
dans
Les
Jeunes
Filles,
il
pourrait
s'écrier
:
"
Si
je
cherchais
Dieu,
je
me
trouverais.
"
C'est
sa
façon
d'accepter
la
mort.
Il
décide
du
genre
de
moribond
qu'il
veut
être
:
un
être
fort
convaincu
qu'en
mourant,
il
ne
perd
pas
grand-chose
dans
cette
société
pourrie.
On
peut
se
montrer
sceptique
à
l'égard
de
cette
fuite
bien
structurée.
Le
héros
reflète
plutôt
la
réflexion
d'un
philosophe
que
celle
d'un
adolescent.
Et
même
ces
derniers
craignent
la
mort.
Par
contre,
l'auteur
le
fait
plus
humain
quand
il
nous
le
présente
entouré
de
sa
famille
et
d'une
patiente
dont
il
est
devenu
l'ami
de
cœur.
Mais
c'est
dans
l'écriture
que
sa
révolte
trouve
enfin
un
exutoire.
C'est
là
qu'il
suscite
notre
compassion.
Ça
reste
un
beau
roman
sur
un
sujet
qu'on
préfère
ignorer.
Le
plus
intéressant,
c'est
de
voir
comment
un
ado
s'apprête
à
quitter
la
vie
de
la
manière
la
plus
sereine
possible.
L'écriture
très
lyrique
surprend
alors
que
la
mode
est
au
dépouillement.
Les
envolées
plairont
aux
amateurs
d'écriture
à
l'emporte-pièce.
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