Gill,
Pauline.
Et
pourtant
elle
chantait.
Éd.
VLB,
2001,
186
p.
Le
Mutisme
d'une
fillette
Depuis
quelque
temps,
certains
romanciers
explorent
le
mutisme
des
enfants.
C'est
le
cas
de
Sergio
Kokis
dans
Un
sourire
blindé
ou
de
Gilles
Tibo
dans
Le
Mangeur
de
pierres.
Pauline
Gill
ajoute
son
nom
à
la
liste
avec
un
roman
consacré
à
l'univers
d'une
fillette
de
cinq
ans
qui
peut
chanter,
mais
qui
ne
peut
pas
parler.
À
travers
elle
apparaît
une
époque
pas
très
lointaine,
tissée
autour
de
la
cellule
familiale.
L'héroïne
vit
entre
des
parents
conformes
aux
standards
des
années
50.
La
mère
reste
au
foyer,
et
le
père
est
cuisinier
dans
un
camp
de
bûcherons.
Elle
a
une
sœur
blonde
qu'elle
aime
bien
et
qu'elle
envie
d'être
si
belle.
Sa
famille
mène
une
vie
paisible
malgré
un
quotidien
exposé
aux
vilenies
d'autrui
à
cause
de
son
handicap.
Comme
narratrice
du
roman,
elle
trace
des
siens
un
portrait
ajusté
à
son
âge.
L'auteure
n'en
profite
pas
pour
jouer
au
psy
à
travers
son
personnage
principal.
Elle
adapte
son
propos
à
celui
d'une
enfant
qui
juge
défavorablement
une
grand'mère
ainsi
qu'une
tante
vivant
aux
États-Unis.
Les
autres
adultes
bénéficient
de
son
admiration
comme
c'est
naturel
chez
les
enfants.
En
gros,
elle
jauge
ses
relations.
Elle
constate
que
son
mutisme
est
une
source
de
rejet.
Souvent
on
la
tient
responsable
de
sa
condition
au
lieu
d'en
éprouver
de
l'empathie.
Mais
comment
se
libérer
de
ce
cercle
vicieux?
En
attendant,
elle
se
contente
d'un
équilibre
précaire
grâce
au
chant
et
à
son
cousin
brimé
par
une
mère
castratrice.
Ce
récit
d'une
fillette
aurait
pu
être
intéressant.
Il
devient
vite
lassant
car
c'est
une
éphéméride
peu
propice
à
l'éclairage
des
personnages.
Pauline
Gill
se
contente
plutôt
de
narrer
des
anecdotes
malencontreuses
comme
la
glissade
en
luge
qui
se
termine
dans
la
rivière.
Ce
n'est
pas
suffisant
pour
créer
une
atmosphère
dramatique.
Et
ce
n'est
pas
en
faisant
pleurnicher
les
protagonistes
que
l'on
s'apitoie
sur
leur
sort.
Il
faut
plus
que
des
larmes
et
des
malheurs
pour
créer
un
intérêt.
L'auteure
ne
se
reprend
pas
avec
le
dénouement,
qui
normalement
aurait
dû
tourner
autour
de
la
cause
du
mutisme
de
la
fillette.
On
l'apprend,
mais
elle
apparaît
comme
un
aparté
à
l'intérieur
de
l'œuvre.
Ce
roman
écrit
convenablement
compte
de
bons
ingrédients,
mais
on
a
oublié
la
levure
qui
l'aurait
fait
lever.
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