Doyon,
Paule.
Faut
que
je
te
parle
d'Albert.
Éd.
Stanké,
1996,
118
p.
Les
Amours
d'un
postier
Paule
Doyon
fait
dans
le
court
roman.
Les
meilleurs
onguents
sont
dans
les
petits
pots,
dit
l'adage.
L'auteur
en
donne
une
preuve
éclatante
dans
Faut
que
je
te
parle
d'Albert.
Le
héros
est
un
employé
modèle
des
Postes
canadiennes.
Ce
célibataire
de
50
ans
est
condamné
à
la
solitude
à
cause
d'un
imaginaire
qui
dévore
toute
son
énergie.
Serait-il
dépendant
de
ses
tares?
Claire,
sa
collègue
de
travail,
répondrait
positivement
à
cette
question.
Âgée
de
35
ans,
pas
très
avantagée
par
la
nature,
cette
femme
croit
avoir
trouvé
l'âme
sœur
en
la
personne
de
cet
homme
prévenant
à
son
égard.
Il
réussit
même
à
lui
donner
une
confiance
en
elle
qu'elle
n'osait
espérer.
Avec
quelques
kilos
en
moins
et
des
lentilles
cornéennes,
elle
veut
aimer
et
être
aimée.
Cet
objectif
qui
nourrit
tous
les
humains
semble
bien
difficile
à
atteindre.
Albert
s'est
trop
impliqué
dans
sa
collection
de
timbres
et
dans
son
amitié
pour
Armand
pour
connaître
un
amour
véritable.
Claire
réussit
quand
même
à
convaincre
son
amant
de
larguer
l'importun
qui
représente
l'obstacle
majeur
à
leur
bonheur.
Elle
croit
même
toucher
au
but
quand
il
accepte
de
consulter
une
psy
afin
de
se
libérer
de
ses
amarres.
Cette
quête
amoureuse
sert
de
prétexte
pour
illustrer
les
carences
de
la
personnalité.
Quand
l'héroïne
cherche
des
conseils
auprès
de
ses
collègues,
elle
se
rend
compte
qu'ils
sont
tous
dépendants.
Marielle
est
esclave
de
son
gourou,
Octave
est
subjugué
par
la
musique
alors
que
Gloria,
rencontrée
chez
les
Weight
Watchers,
croit
aux
miracles
de
la
pensée
positive.
En
somme,
l'auteure
fait
l'inventaire
des
recettes
du
bonheur
tout
en
caricaturant
leurs
prétendues
vertus.
À
l'écart
des
affres
du
pessimisme,
elle
enseigne
à
composer
avec
les
toiles
d'araignées
qui
encombrent
inévitablement
notre
esprit,
à
la
condition,
évidemment,
qu'elles
ne
nuisent
pas
à
autrui.
Ce
petit
roman
souriant
se
moque
de
nos
comportements.
C'est
riche,
bien
construit
et
bien
écrit.
L'œuvre
réjouira
ceux
qui
cherchent
la
paix
d'esprit
malgré
les
dérèglements
mineurs
que
les
psys
tentent
de
monnayer.
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