Bissonnette,
Jacques.
Gueule
d'ange.
Éd.
Libre
Expression,
1998,
301
p.
Fugue
et
Body-piercing
Jacques
Bissonnette
aborde
avec
son
polar
intitulé
Gueule
d'ange
un
sujet
méconnu,
celui
du
monde
du
body-piercing.
Les
manifestations
visibles
de
cet
univers
forment
la
pointe
de
l'iceberg.
Que
se
cache-t-il
sous
l'eau?
On
croirait
que
des
requins
sont
à
la
recherche
de
proies
pour
combler
leur
appétit
pécuniaire.
C'est
l'impression
qui
se
dégage
de
ce
roman
ancré
dans
les
milieux
glauques
de
Montréal,
qui
rassemblent
au
centre-ville
les
adolescents
marginaux
et
leurs
semblables
des
quatre
coins
du
Québec.
Le
titre
de
l'œuvre
exprime
bien
ce
que
l'on
voit.
Comme
le
feu
sous
la
cendre,
ces
faces
d'ange
couvent
une
révolte
à
peine
contenue
par
la
drogue,
la
prostitution,
le
body-piercing...
C'est
toute
une
race
qui
endosse
des
vêtements
provocateurs
pour
signaler
que
nous
représentons
l'ennemi
à
abattre.
Dans
les
cultures
primitives,
le
perçage
indiquait
le
passage
de
l'adolescence
à
la
vie
adulte.
Aujourd'hui,
il
constitue
"
une
façon
de
se
démarquer
dans
un
monde
dénué
de
valeurs
et
d'affirmer
sa
liberté
face
aux
comportements
sociaux
établis.
"
Mais
ce
que
ces
jeunes
ne
savent
pas,
c'est
que
certains
appuient
leur
démarche
dans
le
but
de
s'enrichir
à
leurs
dépens.
On
les
embrigade
dans
des
réseaux
qui
exploitent
la
faiblesse
humaine
avec
des
offres
qu'ils
ne
peuvent
refuser
à
l'instar
de
l'univers
mafieux.
Bref,
on
change
d'enfer.
C'est
ce
qui
arrive
à
deux
membres
d'un
trio
composé
d'adolescentes
en
fugue
interpellées
par
des
adeptes
du
body-piercing.
L'enquête
qui
s'en
suit
amène
une
policière
dévouée,
qui
se
prend
de
sympathie
pour
Dahlia,
la
gueule
d'ange
du
polar.
Celle-ci
n'est
pas
sans
éveiller
chez
elle
ses
relations
tendues
avec
sa
mère.
Cette
équation
existentielle
fournit
le
zèle
nécessaire
pour
démembrer
un
réseau
de
fans
du
body-piercing,
qui
se
sert
de
cette
mode
pour
abuser
sexuellement
des
adolescentes
à
qui
on
suspend
un
anneau
au
sexe.
Ce
roman
colle
à
la
réalité
montréalaise.
L'auteur
l'a
structuré
avec
une
habileté
qui
évite
les
longueurs
sans
compter
l'écriture
qui
lui
donne
un
rythme
endiablé.
C'est
un
polar
réussi,
même
si
l'on
peut
douter
de
la
très
grande
chaleur
humaine
démontrée
par
la
policière
et
ses
confrères.
Normalement,
on
arrête
l'âme
récalcitrante
pour
la
confier
à
la
DPJ,
seul
organisme
mandaté
pour
s'occuper
de
la
conduite
délinquante
des
jeunes.
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