Venise
est
à
l'image
de
ce
que
Pierre
est
devenu.
Son
charme
ne
trompe
pas
les
touristes.
Ils
sont
bien
conscients
que
le
temps
a
accompli
son
uvre
dévastatrice.
Les
marées
poussent
l'eau
jusqu'au
parvis
de
la
basilique
Saint-Marc.
Comme
l'a
écrit
Sénèque
que
cite
l'auteure
"
"
Toutes
ces
cités
dont
tu
entends
aujourd'hui
vanter
la
splendeur
prestigieuse,
le
temps
ira
raser
jusqu'à
leurs
traces.
"
Si
la
ville
a
entendu
son
heure
sonner,
Pierre
aussi.
De
jour
en
jour,
sa
fatigue
s'accroît
vertigineusement,
à
un
point
tel
qu'il
se
voit
contraint
de
consulter
un
médecin.
Le
diagnostic
tombe
cruellement.
Il
souffre
de
sclérose.
Comme
Venise,
le
héros
est
acculé
à
un
sursis
qui
limite
son
avenir
à
un
présent
qui
se
meurt.
L'auteure
a
eu
la
main
heureuse
en
échafaudant
un
parallèle
entre
son
personnage
et
ce
milieu
touristique
renommé.
C'est
le
comble
de
la
souffrance
que
de
subir
un
martyr
qui
s'éternise.
Mais
le
malheur
fait
parfois
bien
les
choses.
Pierre
a
croisé
par
hasard
son
ex-femme
le
long
des
canaux.
Comme
musicienne,
elle
a
adopté
Venise
pour
s'adonner
à
son
art.
Il
faut
croire
que
l'amour,
lui,
ne
meurt
pas.
Il
est
en
attente
d'un
vent
plus
favorable.
Elga,
malgré
leur
longue
séparation,
pousse
la
magnanimité
jusqu'à
s'occuper
de
lui
pour
le
temps
qu'il
lui
reste.
Derrière
ce
canevas
se
cachent
les
ambitions
secrètes
de
l'être
humain
qui
tente
d'atteindre
l'inaccessible
étoile.
Faire
et
être
sont
des
antagonistes.
On
ne
cherche
pas
à
devenir
de
meilleurs
humains,
mais
à
marcher
à
côté
de
ses
pas
pour
se
couvrir
d'une
auréole
délétère.
Comme
on
l'entend
souvent,
on
veut
réussir
dans
la
vie
sans
vouloir
réussir
sa
vie.
De
là
vient
le
fait
d'écarter
de
sa
prétendue
ascension
ceux
et
celles
que
l'on
aime.
En
somme,
c'est
un
roman
d'amour
indicible
qui
se
dissimule
à
travers
la
maladie.
L'auteure
décrit
l'évolution
de
la
sclérose
dans
le
moindre
détail.
Et
c'est
loin
d'être
ennuyeux.
Éléonore
Létourneau
a
une
plume
captivante
et
touchante
sans
sensiblerie.
On
ne
saurait
trop
recommander
ce
roman
d'une
trentenaire.
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