Paul-André Proulx

Littérature Québécoise

Durand, Frédérick.

Je hurle à la lune comme un chien sauvage. Éd. Coups de tête, 2008, 88 p.

Partouze chez les fortunés

Ce roman est à la littérature ce que sont, au cinéma, les films présentés dans les peep show. C'est un condensé de toutes les déviances sexuelles qui caractérisent les amateurs d'orgie. Sadomasochisme et nécrophilie sont au rendez-vous avec toute la gamme des attirails censés décupler les plaisirs de la sexualité.

La sauvegarde des bonnes mœurs n'a rien à voir avec le jugement que nous pouvons porter sur cette œuvre. Pierre Samson a inscrit dans ce créneau quelques petits chefs-d'œuvre inspirés. Eu égard au sujet, cet ouvrage de Frédérick Durand ne serait même pas à la hauteur des romans d'amour de la collection Harlequin. C'est moche comme tout, autant du point de vue de l'écriture que du traitement.

Dans une maison cossue se trouvent rassemblés, pour une partouze, des notables que des prostitués des deux sexes doivent stimuler. Ces derniers déchantent rapidement quand un esclave sexuel meurt lors d'une séance de sadomasochisme. Quand ils veulent déguerpir, les " bouncers " les attendent de pied ferme. Le vocabulaire ne séduit pas par sa richesse. Le dilemme est de savoir si l'équipée échappera aux sbires de service embauchés pour protéger leurs patrons, qui n'ont pas intérêt à faire la une des journaux.

Le plus curieux, c'est que ces apôtres du sexe bien rémunérés crient à la lune comme des chiens sauvages pour condamner la conduite avilissante de leurs maîtres d'un soir. Mais ça ne sera pas suffisant pour enterrer la complaisance du jeune auteur. Le marquis de Sade n'aurait pas apprécié le manque de subtilité de l'assouvissement des pulsions sexuelles déjantées de fortunés en quête de sensations fortes.