Gagnon,
Madeleine.
Je
m'appelle
Bosnia.
VLB
éditeur,
2005,
234
p.
La
Guerre
en
Bosnie
Après
Louis
Philippe
qui
rapportait
le
cas
de
trois
adolescentes
bosniaques
violées
par
des
soldats
serbes
dans
La
Guerre
est
une
page
blanche,
Madeleine
Gagnon
rappelle,
elle
aussi,
les
dommages
collatéraux
subis
par
les
musulmans
des
Balkans.
C'est
à
travers
l'histoire
d'une
femme
de
la
vingtaine
que
l'auteure
témoigne
des
séquelles
atroces
laissées
par
la
guerre
qui
s'étend
aux
civils,
victimes
aujourd'hui
de
leur
religion
et
de
leur
sexe
quand
il
s'agit
des
femmes.
Sabaheta,
l'héroïne
du
roman
qui
s'est
rebaptisée
sous
le
prénom
de
Bosnia,
a
perdu
son
père
dans
le
maquis,
son
frère
Mumo
a
été
torturé
et
converti
à
l'intégrisme
tandis
que
sa
mère
a
perdu
la
raison
sous
le
coup
de
tant
d'afflictions.
Il
en
a
été
de
même
pour
son
amoureux
Adem,
qui
a
vu
la
tête
des
membres
de
sa
famille
empalée
sur
des
pieux.
Le
roman
donne
un
excellent
aperçu
de
ce
qui
se
vit
au
quotidien
dans
un
contexte
qui
vise
à
établir
la
suprématie
d'une
ethnie.
Tous
les
moyens
sont
bons
pour
rencontrer
un
tel
objectif,
voire
le
viol
qui
fait
maintenant
partie
de
la
panoplie
des
tactiques
militaires.
Chez
les
musulmans
les
plus
fervents,
les
femmes
victimes
de
cette
agression
sont
loin
de
recevoir
le
réconfort
des
leurs.
Même
dans
une
situation
de
belligérance,
ils
souhaitent
leur
lapidation
pour
réparer
cette
opprobre.
Déjà
violée
à
14
ans
par
un
oncle,
Bosnia
croit
qu'elle
améliorera
son
sort
en
quittant
sa
campagne
natale
ravagée
pour
habiter
chez
des
amies
de
Sarajevo.
Là
comme
ailleurs,
les
exactions
ne
se
comptent
pas
d'autant
plus
que
les
snipers
se
juchent
dans
les
collines
pour
mieux
atteindre
leurs
cibles.
Après
la
mort
de
ses
copines
atteintes
par
un
obus,
elle
accepte
de
suivre
Adem
en
France
et,
ensuite,
au
Québec.
Cette
trame
soutient
la
thèse
du
mal
dans
le
monde.
La
démonstration
est
éloquente,
mais
l'antithèse
l'est
beaucoup
moins.
Dans
leurs
pays
d'adoption,
qui
composent
les
deux
derniers
volets
de
ce
triptyque,
le
jeune
couple
reçoit
un
accueil
délirant.
Contrairement
aux
auteurs
qui
présentent
l'exil
comme
un
moindre
mal,
Madeleine
Gagnon
en
fait
une
panacée
qui
ouvre
la
voie
à
toute
libération.
Comme
Gilles
Jobidon
dans
La
Route
des
petits
matins,
elle
manifeste
pour
ses
héros
une
grande
empathie,
qu'elle
accentue
par
une
écriture
émotive
qui
sent
le
maternage.
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