Beaulieu,
Victor-Lévy.
Je
m'ennuie
de
Michèle
Viroly.
Éd.
Trois-Pistoles,
2005,
241
p.
Un
Pistolet
en
quête
de
valeurs
Les
Pistolets
-
les
résidants
de
Trois-Pistoles
-
risquent
de
grincer
des
dents
en
lisant
la
dernière
œuvre
de
Victor-Lévy
Beaulieu.
La
petite
ville
du
Bas
Saint-Laurent,
sise
sur
le
bord
du
fleuve,
compte
dans
ses
murs
les
"
jeunes
Apaches
"
composant
"
la
faction
terroriste
des
martyrs
d'Alaska
".
Mieux
vaut
ne
pas
rencontrer
ce
groupe
de
délinquants
si
l'on
tient
à
la
vie.
La
sœur
du
héros
l'a
appris
à
ses
dépens
en
traversant
un
terrain
vacant,
où
elle
fut
mutilée
et
violée.
Comme
dans
La
Petite
Fille
qui
aimait
les
allumettes
de
Gaëtan
Soucy,
Victor-Lévy
Beaulieu
recourt
à
des
personnages
primitifs
pour
prouver
l'urgence
de
se
civiliser.
Il
tente
d'atteindre
cet
objectif
en
déguisant
son
héros
en
redresseur
de
torts
fasciné
par
le
professionnalisme
de
Michèle
Viroly,
speakerine
à
Radio
Canada.
Le
but
est
louable,
mais
le
discours
pamphlétaire
qu'il
tient
sent
les
effluves
de
la
scatologie.
Les
accusations
virulentes
portent
la
marque
du
caractère
colérique
de
l'auteur.
Il
dénonce,
sans
aucune
nuance,
la
mollesse
des
souverainistes,
la
corruption
politique
et
les
médias
abrutissants.
Son
cri
primal
vise
l'embrigadement
de
croisés
pour
redonner
aux
Québécois
la
virginité
du
paradis
perdu.
Cet
idéal
est
véhiculé
par
un
Pistolet
qui
est
victime
d'un
accident
de
voiture
en
revenant
de
Cincinnati,
où
il
a
remporté
un
championnat
de
quilles.
Devenu
handicapé
et
épileptique,
il
pallie
cette
carence
en
renouant
avec
ceux
qu'il
a
connus.
Peine
perdue,
toutes
les
portes
du
cœur
sont
verrouillées.
Comme
le
Zadig
de
Voltaire,
le
héro
sgarde
quand
même
espoir,
mais
il
se
plaint
amèrement
de
notre
torpeur.
Mais
c'est
souvent
à
tort
qu'il
s'attaque
aux
jeunes
écrivains
ou
à
des
personnalités
médiatiques
telles
que
Véronique
Cloutier.
À
l'instar
d'Elvis
Gratton
111
de
Pierre
Falardeau,
Je
m'ennuie
de
Michèle
Viroly
reflète
davantage
le
règlement
de
comptes.
L'auteur
dénonce
les
convergences
qui
engendrent
notre
avilissement,
mais
il
n'est
pas
sûr
que
le
message
parviendra
à
destination,
car
il
est
véhiculé
par
des
antihéros
qui
se
pavanent
dans
la
bouse
comme
des
vers
ou
des
mouches,
lesquels
servent
de
métaphores
pour
exprimer
une
vision
alarmiste
du
Québec.
Par
contre,
ce
roman
peut
servir
de
leçon
sur
l'art
d'écrire.
Victor-Lévy
Beaulieu
ne
fait
pas
que
stigmatiser
le
manque
d'originalité
de
l'écriture
de
ses
cadets,
il
prêche
par
l'exemple.
Comme
le
Sol
de
Marc
Favreau,
il
profite
de
la
souplesse
de
la
langue
pour
illustrer
notre
"
béessitude
"
et,
surtout,
la
pauvreté
de
nos
aspirations.
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