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Bissoondath,
Neil.
La
Clameur
des
ténèbres.
Éd.
Du
Boréal,
2006,
474
p.
Un
jeune
prof
aux
prises
avec
une
guerre
civile
C'est
une
île
quelque
part
au
large
de
l'Inde
qui
sert
de
cadre
à
La
Clameur
des
ténèbres
de
Neil
Bissoondath,
un
Québécois
né
à
Trinité.
Comme
Michael
Ondaatje
dans
Le
Fantôme
d'Anil,
il
pointe
les
malaises
d'un
pays
déchiré
par
une
guerre
civile
qui
pourrait
bien
être
le
Sri
Lanka.
Le
Nord
est
rallié
à
la
cause
gouvernementale
tandis
que
le
Sud,
occupé
par
les
rebelles,
subit
les
dommages
collatéraux
engendrés
par
la
haine
des
clans.
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Il
ne
s'agit
pas
d'un
roman
politique.
Le
conflit
fournit
la
toile
de
fond
pour
scruter
le
comportement
des
habitants
qui
défraient
à
grand
prix
leur
lutte
fratricide.
Le
héros
Arun
est
un
jeune
prahib,
un
enseignant
venu
du
Nord,
qui,
grâce
à
l'instruction,
ambitionne
d'améliorer
le
sort
des
rikshas,
les
défavorisés
du
Sud.
Animé
par
ce
noble
idéal
qui
caractérise
la
jeunesse,
il
quitte
donc
une
famille
aisée
qui
lui
a
offert
sur
un
plat
d'argent
les
rênes
d'une
entreprise
très
rentable.
Au-delà
de
toute
idéologie,
il
se
croit
"
capable
de
vivre
dans
un
pays
empreint
de
violence
sans
se
laisser
effleurer
par
elle,
d'être
là
mais
meilleur,
dans
la
marge,
d'avoir
un
effet
sur
le
lieu
tout
en
demeurant
insensible
aux
forces
qui
le
régissent.
"
Les
illusions
d'Arun
s'effondrent
assez
vite.
Ses
certitudes
se
dissolvent
au
contact
des
gens
qui
veulent
l'entraîner
dans
leur
camp.
Il
apprend
à
ses
dépens
qu'il
faut
afficher
son
enseigne.
Il
n'existe
pas
de
mode
neutre
pour
conjuguer
la
vie.
Le
héros
tente
d'adapter
sa
perception
de
la
problématique
sur
ceux
qu'il
fréquente,
mais
il
réalise
que
la
trahison
et
la
complicité
sont
fondues
dans
un
même
moule.
Le
contexte
social
commande
d'adopter
une
attitude
équivoque
pour
survivre
quand
la
démocratie
a
perdu
son
droit
de
cité.
Ce
roman
s'adresse
en
particulier
à
tous
les
jeunes
qui
rêvent
d'un
ailleurs
pour
s'émanciper.
Ils
apprendront
qu'ils
ne
peuvent
faire
bande
à
part
et
qu'ils
risquent
même
de
se
faire
embrigader,
à
cause
de
leur
candeur,
comme
kamikazes
pour
défendre
la
cause.
Ce
beau
roman
reflète
bien
l'ambiance
qui
mène
aux
actes
terroristes,
mais
il
a
été
traduit
à
toute
vapeur
comme
cette
phrase
qui
résume
le
bilan
de
l'expérience
du
héros
:
"
Cela,
savait
désormais
Arun,
de
la
part
d'un
homme
qui
se
vantait
d'avoir
la
bosse
des
affaires…
"
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