Poliquin,
Daniel.
La
Côte-de-Sable.
Éd.
Bibliothèque
québécoise,
2000,
312
p.
Les
Amours
d'un
spécialiste
de
l'Arctique
Daniel
Poliquin
est
né
à
Ottawa.
En
2000,
on
rééditait
La
Côte-de-Sable,
l'un
de
ses
meilleurs
romans.
Le
titre
évoque
un
quartier
de
cette
ville,
peuplé
d'étudiants,
de
fonctionnaires
et
de
diplomates.
Jude,
le
héros,
y
a
habité
lors
de
ses
études
avant
de
devenir
le
grand
spécialiste
de
l'Arctique
mondialement
reconnu.
C'est
un
personnage
plus
grand
que
nature
comme
on
en
rencontre
souvent
dans
la
littérature.
Même
si
l'auteur
se
défend
d'être
québécois
parce
qu'il
ne
se
sent
ni
persécuté
ni
martyrisé
comme
nous,
son
roman
s'inscrit
dans
la
lignée
des
coureurs
des
bois,
des
voyageurs,
des
bûcherons,
des
"
dieux
des
routes
"
comme
les
appelle
Germaine
Guèvremont.
Le
Jude
de
Daniel
Poliquin
comme
le
François
Paradis
de
Louis
Hémon
sont
des
assoiffés
d'un
ailleurs
le
plus
nordique
possible.
Et
comme
la
Smilla
de
Peter
Hoeg,
ces
amants
de
la
neige
n'ont
qu'une
seule
envie
:
parcourir
les
espaces
boréals.
Les
longs
voyages
de
Jude
ne
visent
qu'à
parfaire
ses
connaissances
du
cercle
polaire.
Il
créera
même
un
institut
afin
que
se
conserve
le
fruit
de
ses
recherches.
Le
succès
couronne
ses
initiatives.
Il
réussit
également
auprès
de
la
gent
féminine.
C'est
un
Don
Juan
au
charisme
irrésistible.
Les
quatre
femmes
séduites
de
l'œuvre
sont
tour
à
tour
narratrices
de
la
vie
de
ce
chanteur
de
pomme.
Marie
s'amourache
de
lui
pour
échapper
à
l'ennui.
Maud
se
sort
douloureusement
de
son
aventure
qui
devait
durer
toujours.
Madame
Élizabeth,
qui
l'a
hébergé
du
temps
de
ses
études,
garde
de
lui
un
beau
souvenir
d'alcôve.
Véronique
voltige
autour
de
lui
comme
un
papillon
qui
ne
craint
pas
de
se
brûler
les
ailes
au
contact
de
la
flamme.
Ces
femmes
brossent
de
lui
le
tableau
d'un
séducteur
incorrigible,
toujours
prêt
à
fuir
quand
les
liens
amoureux
risquent
de
se
solidifier.
Un
homme
en
mal
d'engagement
qui
invoque
le
prétexte
de
ses
recherches
pour
quitter
ses
amantes.
C'est
un
géant
au
pays
du
soleil
de
minuit,
mais
un
nain
sur
le
terrain
de
l'émotion.
Il
faut
chercher
dans
l'enfance
de
Jude
pour
comprendre
sa
dynamique.
C'est
Élisabeth
qui
se
charge
de
renseigner
le
lecteur
sur
l'éducation
qu'il
a
reçue
d'un
père
brutal,
qui
battait
également
sa
femme,
surtout
en
présence
des
enfants.
Il
est
difficile
de
s'identifier
à
un
modèle
qui
détruit
l'amour
et
les
liens
filiaux
par
des
bourrasques
disproportionnées
et
injustifiées.
La
seule
solution
pour
sortir
de
cet
enfer,
c'est
de
fuir.
Et
c'est
d'autant
plus
facile
quand
son
père
lui
indique
la
porte
de
sortie.
Si
les
relations
humaines
sont
impossibles,
il
ne
reste
qu'à
établir
des
liens
avec
la
nature.
Et
c'est
dans
ce
contexte
que
Jude
a
développé
sa
passion
pour
l'Arctique.
Oublier
le
passé
pour
refaire
sa
vie
dans
un
ailleurs
vierge
de
blessures.
Mais
le
pire
qui
peut
arriver,
c'est
de
passer
du
héros
au
anti-héros
qui
cherche
à
devenir
un
étranger
à
la
manière
du
Meursault
d'Albert
Camus.
C'est
un
roman
très
riche,
qui
descend
profondément
dans
les
motivations
de
ceux
qui
ont
la
bougeotte.
Cependant
l'écriture
qui
se
veut
naturelle
donne
l'impression
d'être
peu
soignée.
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