Noyart,
Paule.
La
Danse
d'Issam.
Éd.
Leméac,
1998,
371
p.
La
Guerre
du
Liban
Depuis
la
nuit
des
temps,
on
recourt
à
la
guerre
pour
sauver
les
civilisations
menacées
par
un
ennemi
réel
ou
potentiel.
Les
populations
s'adaptent
à
la
situation,
qui
fait
souvent
beaucoup
plus
mal
aux
civils
qu'aux
combattants.
Comme
Le
Docteur
Jivago
de
Boris
Pasternak,
Wendel,
le
héros
de
La
Danse
d'Issam,
apprendra
à
ses
dépens
que
les
hostilités
belliqueuses
ne
visent
pas
seulement
à
imposer
une
vision
du
monde,
mais
qu'elles
détruisent
les
liens
entre
les
humains,
en
particulier
celui
de
l'amour.
Au
cours
des
années
80,
l'AFP
désigne
Wendel
comme
reporter
pour
couvrir
le
conflit
qui
déchire
le
Liban.
Syriens,
chrétiens,
druzes,
juifs,
phalangistes
s'entre-tuent
pour
instaurer
leur
hégémonie
alors
que
femmes,
enfants
et
vieillards
subissent
ce
qui
est
convenu
d'appeler
les
dommages
collatéraux.
Retranchés
dans
des
maisons
en
ruine,
ils
mènent
malgré
tout
un
semblant
d'existence
pour
se
protéger
du
désespoir.
Même
ce
contexte
guerrier
n'empêche
pas
Wendel
de
marier
Leila,
une
Libanaise.
Paule
Noyart
a
peint
une
fresque
très
éloquente
des
souffrances
inhérentes
à
la
belligérance.
Elle
ne
s'est
pas
contentée
de
décrire
les
horreurs
commises
sur
les
champs
dits
d'honneur.
Elle
a
plutôt
montré
la
force
morale
des
Libanais.
"
Quand
on
n'est
pas
mort,
on
vit.
"
La
population
s'est
organisée
pour
que
leur
quotidien
ne
se
résume
pas
simplement
à
l'attente
des
pilonnages.
Mariages,
naissances,
sépultures,
repas,
amitiés
se
sont
maintenus.
À
cause
de
leur
courage,
on
n'a
pu
ni
les
abattre
ni
empêcher
Issam
de
danser.
Chacun
à
sa
manière
a
porté
secours
aux
martyrs
de
cette
tragédie.
Leila
dans
un
cadre
hospitalier,
et
Wendel
en
venant
en
aide
aux
femmes
et
aux
enfants
mal
pris.
Cette
démonstration
s'appuie
sur
une
solide
trame
romanesque,
qui
évite
tout
glissement
vers
le
discours
d'opinion.
Les
enjeux
politiques
n'occupent
pas
le
devant
de
la
scène.
On
y
voit
plutôt
des
femmes
et
des
hommes
aux
prises
avec
une
guerre
qui
détruit
les
rapports
humains.
Le
roman
de
Paule
Noyart
ressemble
à
un
recueil
de
nouvelles.
Chaque
chapitre
raconte
un
événement
qui
connaît
sa
propre
chute.
L'unité
de
l'ensemble
se
maintient
grâce
à
une
progression
inexorable
de
l'action
vers
un
dénouement
tragique.
C'est
avec
art
que
l'auteure
a
construit
cette
œuvre
originale,
écrite
avec
beaucoup
de
mesure.
De
manière
alerte
et
limpide
malgré
certaines
lourdeurs,
l'auteure
reprend
le
discours
de
Jean-Jacques
Rousseau
qui
affirmait
que
"
rien
ici-bas
ne
mérite
d´être
acheté
avec
du
sang
humain
".
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