Yergeau,
Pierre
La
Désertion.
Éd.
L'Instant
même,
2001,
205
p.
La
Femme
délaissée
L'Écrivain
public
racontait
la
vie
des
trois
enfants
d'un
trapéziste
mort
lors
d'un
saut
périlleux
et
d'une
chanteuse
qui
a
les
abandonnés
aux
mains
de
leur
grand'mère,
cuisinière
dans
un
camp
de
bûcherons.
Le
second
volume,
La
Désertion,
est
consacré
à
la
benjamine
que
l'aide
cuisinier
chinois
a
emmenée
à
Val
d'Or,
où
il
a
ouvert
un
restaurant.
Avec
lui,
elle
mena
une
vie
tranquille
et
devint
la
serveuse
de
son
restaurant.
Ce
fut
son
malheur
parce
qu'elle
y
connut
un
fainéant
fort
en
panache,
dont
elle
eut
six
enfants
en
le
mariant.
La
mort
de
son
mari,
un
alcoolique
et
un
joueur
compulsif,
apparut
comme
un
soulagement.
Sa
vie
ne
se
bonifia
pas
pour
autant.
Ses
enfants
l'abandonnèrent,
et
elle
se
retrouva,
la
vieillesse
venue,
déracinée
et
transplantée
dans
un
hospice
en
banlieue
de
Montréal.
C'est
là
qu'elle
ressasse
ses
souvenirs
pour
se
prouver
qu'elle
a
existé.
L'auteur
montre
avec
discrétion
le
destin
d'une
femme
qui
n'a
pu
se
réaliser.
Sa
vie
fut
une
désertion
:
son
père
est
mort
jeune,
son
mari
lui
a
préféré
le
jeu,
ses
enfants
s'en
sont
débarrassés.
L'héroïne
n'a
vécu
que
pour
mettre
six
enfants
au
monde.
Ce
destin
naît
grâce
à
une
écriture
dépouillée
qui
se
marie
bien
avec
cette
âme
vidée
de
son
essence.
Yergeau
ne
dirige
pas
la
lecture.
Il
laisse
aux
lecteurs
le
soin
d'apprécier
cette
existence
frelatée.
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