Noël,
Jean-Guy.
La
Famille
Grenouille.
Éd.
Québec
Amérique,
2000,
213
p.
Vacances
à
Old
Orchard
Les
années
50
sont
à
la
mode
au
Québec.
Les
auteurs
nés
à
la
décennie
précédente
s'en
souviennent
avec
nostalgie.
C'était
l'époque
des
longues
voitures,
même
celles
du
bas
de
gamme,
des
mobiliers
chromés,
des
crinolines,
des
souliers
au
bout
effilé,
d'Elvis
Presley...
Et
le
nec
plus
ultra
des
Québécois,
c'étaient
des
vacances
dans
les
stations
balnéaires
du
Maine,
en
particulier
à
Old
Orchard,
petite
ville
affreuse
et
sans
vergers,
mais
qui
offre
une
magnifique
plage
sablonneuse
au
bord
d'un
Atlantique
aux
eaux
glaciales.
La
famille
Grenouille
(lire
québécoise
francophone)
s'amène
donc
aux
États-Unis.
Elle
quitte
Montréal
avec
à
leur
tête
un
père
qui
a
décidé
de
faire
la
fête,
une
mère
qui
a
décidé
de
se
taper
une
dépression
et
des
enfants
qui
espèrent
que
leurs
parents
s'aiment
encore.
Les
suit
un
"
mononcle
",
chef
de
police,
aussi
mal
dégrossi
que
son
frère.
Quand
deux
adultes
en
mal
de
maturité
décident
de
faire
les
fanfarons,
il
n'y
a
rien
pour
les
arrêter.
À
fond
de
train,
on
se
rend
à
la
mer,
gyrophare
allumé
et
sirène
répercutant
son
cri
strident
dans
la
campagne
américaine.
De
quoi
apeurer
les
paisibles
puritains
de
la
Nouvelle
Angleterre.
On
reconnaît
certains
Québécois
pour
qui
le
plaisir
est
synonyme
de
débordement.
Le
roman
est
représentatif
des
valeurs
de
l'époque.
On
sent
encore
l'importance
de
la
famille
au
sein
de
la
société
québécoise.
"
Une
famille
unie
et
qui
prie
"
disait
le
cardinal
Léger,
archevêque
de
Montréal.
Ce
que
les
enfants
craignent
par-dessus
tout,
c'est
l'éclatement
familial.
Le
voyage
vers
les
plages
du
Maine
leur
fournit
l'occasion
de
vérifier
la
solidité
du
couple
qui
leur
a
donné
la
vie.
Ils
ne
se
soucient
pas
trop
de
leur
père
qui
est
resté
un
enfant.
Ce
qui
les
inquiète,
c'est
l'état
neurasthénique
de
leur
mère,
occasionné
par
la
mort
de
son
frère
il
y
a
20
ans.
Comme
dit
le
père
pour
les
réconforter,
il
ne
faut
pas
s'en
faire
:
"
C'est
génétique.
"
N'empêche
que
l'aîné,
le
narrateur
du
récit,
se
fait
du
souci
pour
sa
mère,
qui
s'enferme
dans
une
chambre,
le
temps
du
séjour
à
Old
Orchard.
Entre-temps,
il
réussit
à
se
rendre
à
son
chevet
pour
la
soutenir
afin
qu'elle
retrouve
un
peu
le
goût
de
vivre,
ce
qui
ne
manquera
pas
de
se
produire
le
jour
du
retour.
Cette
belle
complicité
qui
en
résulte
n'est
pas
sans
influencer
l'avenir
de
cet
adolescent.
La
mère,
plus
portée
vers
les
interrogations
métaphysiques,
communiquera
à
son
fils
ce
penchant,
qui
fera
de
lui
un
écrivain.
L'originalité
du
roman
vient
justement
de
cette
filiation.
L'auteur
en
profite
pour
raconter
le
destin
de
cet
aîné
en
des
chapitres
qui
alternent
avec
les
péripéties
des
vacances
familiales.
On
a
la
genèse
et
la
suite
du
monde.
Ce
n'est
qu'au
fil
des
pages
que
l'on
découvre
que
la
structure
bipartite
n'est
qu'apparente.
L'écriture
n'est
pas
en
reste
avec
cette
histoire.
C'est
vivant
et
humoristique.
Le
récit
du
voyage
a
un
quelque
chose
de
primaire
qui
peut
en
décoiffer
quelques-uns
tellement
la
caricature
est
poussée
aux
limites
de
la
vraisemblance.
N'empêche
que
c'est
un
joyeux
moment
de
lecture
en
même
temps
qu'une
belle
réflexion
sur
l'origine
du
caractère.
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