Bédard,
Jean.
La
Femme
aux
trois
déserts.
Éd.
VLB,
2005,
248
p.
L'Idéal
américain
Une
pauvre
orpheline
anglaise
se
laisse
approcher
par
un
Américain,
qui
espère
affranchir
l'humanité
de
ses
contingences
grâce
aux
nouvelles
découvertes.
Les
projets
de
ce
mentor
séduisent
Mary
au
point
de
le
suivre
en
Amérique
avec,
pour
seul
bagage,
un
cahier
noir
reçu
de
sa
défunte
mère.
Elle
s'embarque
donc
en
1851
sur
un
bateau
à
destination
de
New
York.
La
mer
semble
caressante
jusqu'à
ce
que
se
lèvent
des
vents
qui
se
jouent
de
ce
navire
soi-disant
insubmersible.
Rescapée
miraculeusement
de
ce
naufrage,
elle
aboutit
à
Little
All,
un
petit
village
maritime
du
Massachusetts,
où
elle
marie
un
homme
d'affaires
fortuné.
C'est
la
trame
sur
laquelle
Jean
Bédard
s'appuie
pour
brosser
le
tableau
d'une
femme
partagée
entre
la
liberté,
l'amour
et
le
désir
du
pouvoir.
Mary
traverse
plusieurs
déserts
avant
d'établir
ses
priorités.
Il
est
tentant
de
devenir
puissant
pour
soi-disant
combattre
le
mal.
Les
princes
de
ce
monde
tiennent
un
langage
enthousiasmant
en
promettant
de
réduire
les
écarts
sociaux.
Au
pays
de
la
compétitivité,
les
idéaux
se
teintent
rapidement
de
machiavélisme.
Détruire
pour
mieux
régner
devient
rapidement
la
devise
de
ceux
qui
s'impliquent
au
niveau
économique.
Pour
Mary
se
pose
le
dilemme
d'une
décision
déchirante
:
laisser
son
mari
pour
renouer
avec
un
art
de
vivre
imprégné
de
sagesse.
Le
pasteur
de
Little
All
et
la
lecture
du
cahier
noir
de
sa
mère
orientent
ses
affects
vers
autrui.
Les
projets
individuels,
résultant
même
d'une
éthique
politically
correct,
prennent
trop
souvent
le
pas
sur
les
valeurs
collectives
pour
que
l'héroïne
continue
d'y
donner
son
aval.
En
somme,
Jean
Bédard
dénonce
l'esprit
de
cow-boy
qui
a
présidé
à
la
naissance
du
pays
des
rêves
les
plus
fous.
À
son
habitude,
il
exploite
la
logique
des
contradictions
pour
qu'apparaisse
la
voie
à
suivre.
La
mer
omniprésente
dans
l'œuvre
invite
tous
les
rêveurs
d'un
monde
meilleur
à
prendre
un
nouveau
départ
qui
s'aligne
sur
le
sermon
des
béatitudes.
Le
discours
social
de
l'auteur
passe
la
rame
plus
facilement
que
celui
de
ses
autres
romans.
Il
s'en
est
tenu
davantage
à
l'art
romanesque
et
à
une
écriture
plus
poétique
pour
traduire
les
sentiments
d'une
jeune
femme
en
quête
d'idéal.
|