Phaneuf,
Danielle.
La
Folle
de
Warshaw.
Éd.
Marchand
de
feuilles,
2004,
193
p.
La
Consommatrice
compulsive
Les
ruptures
amoureuses
inspirent
moult
écrivains.
Récemment
Guillaume
Vigneault
a
connu
beaucoup
de
succès
avec
Carnets
de
naufrage
et
Chercher
le
vent.
Danielle
Phaneuf,
une
nouvelle
venue
en
littérature,
reprend
le
flambeau
en
2004.
L'héroïne
du
roman,
une
femme
de
46
ans,
préfère
se
transformer
en
consommatrice
compulsive
au
lieu
de
fuir
sa
peine
dans
un
ailleurs
dépaysant
comme
les
héros
des
oeuvres
précitées.
Avec
l'avènement
des
commerces
offrant
de
la
marchandise
à
bon
marché,
il
est
facile
à
La
Folle,
surnom
qui
la
désigne,
de
s'adonner
sans
se
ruiner
à
son
vice
salvateur.
Quand
elle
est
triste,
"
elle
se
précipite
chez
Warshaw.
S'il
y
avait
un
bénitier
à
l'entrée,
elle
se
signerait,
elle
s'agenouillerait
pour
remercier
le
fonctionnaire
de
l'Immigration
qui
a
autorisé
ce
Polonais
à
implanter
son
épicerie-bazar
à
quelques
rues
de
chez
elle.
"
Toujours
accompagnée
de
son
caddie,
tel
un
chien
en
laisse,
elle
se
promène
dans
les
rues
de
Montréal,
les
sens
en
alerte,
pour
détecter
les
odeurs
de
soldes
qui
pourraient
s'échapper
des
braderies.
Ainsi
pense-t-elle
atteindre
le
couloir
de
la
cinquantaine
sans
basculer
dans
une
dépression
exponentielle.
Malheureusement,
cette
activité
ne
parvient
pas
à
combler
son
vide
existentiel.
Il
lui
faut
un
oreiller
poilu
que
seule
la
gent
masculine
est
en
mesure
de
lui
fournir.
Elle
a
bien
son
cordonnier
italien
dans
le
collimateur.
Mais
ce
dernier
ne
cherche
qu'à
suppléer
à
la
mort
de
sa
femme
sans
offrir
d'amour
en
retour.
Elle
se
fie
donc
aux
petites
annonces
afin
de
se
tirer
de
la
solitude
qui
la
colonise
:
"
Longue
dame
dans
la
quarantaine
sirotant
café
au
lait
et
vie
mousseuse
aimant
Bach,
blues
et
petites
bedaines,
recherche
inconnu
grisonnant.
"
Comment
trouver
à
46
ans
une
petite
culotte
affriolante
quand
les
fesses
ont
tendance
à
se
déguiser
en
brioches?
Les
messieurs
sont
très
sélectifs.
L'excès
de
poids
disqualifie
la
candidate,
même
prête
à
séduire
les
consommateurs
de
viagra.
Il
reste
le
bénévolat.
S'occuper
des
vieux
en
perte
d'autonomie
ou
des
enfants
du
ritalin
exige
quand
même
de
ne
pas
carburer
soi-même
aux
anxiolytiques.
Les
insuccès
amènent
donc
La
Folle
à
se
fixer
six
raisons
en
quatre
mois
avant
de
recourir
au
service
létal
du
métro.
L'exécution
de
son
projet
dépend
de
ce
compte
fatidique.
Le
magasinage,
le
blues,
le
cinéma,
les
draps
santé,
le
café
au
lait
sont
des
éléments
qui
la
retiennent
à
la
vie.
Quel
serait
celui
qui
complèterait
le
nombre?
L'humour
filtre
l'atmosphère
empoisonnée
dans
laquelle
baigne
le
roman.
N'empêche
que
l'on
sent
très
bien
le
désarroi
de
cette
femme
abandonnée
que
la
folie
guette
à
l'instar
du
héros
de
Maxime-Olivier
Moutier
dans
Marie-Hélène
au
mois
de
mars.
Les
ruptures
n'appartiennent
pas
à
la
filière
des
affaires
classées.
Les
victimes
en
subissent
les
contre-coups
de
façon
souvent
impitoyable.
Cet
univers
de
souffrance
morale
est
présenté
à
l'intérieur
de
21
chapitres
construits
comme
autant
de
nouvelles
aux
dénouements
inattendus.
On
pourrait
presque
les
lire
dans
le
désordre.
Ce
sont
de
petits
flashs
sur
le
vécu
de
l'héroïne
que
l'auteure
épingle
d'images
frappantes.
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