L'Âge
de
plomb.
Éd.
Point
de
fuite,
2003,
147
p.
L'Univers
de
la
vieillesse
On
qualifie
d'âge
d'or
le
cycle
de
la
vieillesse.
Si
l'on
se
penche
sur
la
réalité
qui
l'entoure,
il
faudrait
peut-être
le
caractériser
"
d'âge
de
plomb
",
tel
que
le
titre
de
l'œuvre
le
laisse
sous-entendre.
Quand
ce
n'est
pas
la
maladie
qui
hypothèque
la
qualité
de
vie,
c'est
la
mémoire
rongée
de
mauvais
souvenirs
qui
s'insinue
dans
les
consciences
pour
faire
réaliser
que
l'existence
débouche
sur
un
fatum
dérisoire,
comme
le
précise
l'évangile
:
"
Homme,
tu
es
poussière
et
tu
retourneras
à
la
poussière.
"
Ce
roman
serait
une
méditation
découlant
de
cet
aphorisme
apte
à
nourrir
les
dépressifs.
Marcellin,
le
héros,
est
un
vieil
homme
qui
a
travaillé
toute
sa
vie
au
bureau
de
la
comptabilité
de
la
Wonderland.
Sa
vie
s'est
limitée
à
des
allées
et
venues
entre
sa
maison
et
l'entreprise
pour
laquelle
il
travaillait.
Son
emploi
remplissait
toute
sa
vie.
À
la
retraite,
sa
femme
a
pris
le
relais
de
l'employeur
pour
protéger
le
caractère
infantile
de
son
mari.
Elle
en
a
fait
son
enfant,
l'emmurant
pour
le
protéger
contre
tous
les
maux
réels
et
imaginaires,
situation
que
l'on
retrouve
dans
L'Enfant
qui
rêvait
d'être
un
arbre
de
Claude
Daigneault.
Marcellin
n'est
pas
inconscient
de
son
vécu.
Ça
l'arrange
même.
Ça
lui
laisse
du
temps
pour
rêver
et
philosopher
sur
son
existence.
Il
constate
qu'il
n'a
été
qu'un
grain
de
sable
dans
le
désert.
Il
n'a
pas
"
vraiment
vécu,
dans
le
fond.
Existé,
à
peine...
Et
encore...
"
Son
seul
regret,
c'est
de
ne
pas
avoir
assez
profité
de
sa
vie
sexuelle.
Le
caractère
du
héros
est
mis
en
relief
par
un
environnement
dévolu
aux
romans
noirs.
Corps
visqueux
vivant
dans
un
château
d'arthropodes,
rideaux
tirés,
odeurs
pestilentielles
caractéristiques
des
lieux
habités
par
des
incontinents.
Le
héros
s'enfonce
dans
un
univers
un
peu
plus
répugnant
chaque
jour,
se
réfugiant
finalement
au
sous-sol,
où
il
vit
comme
un
cloporte
avec
sa
femme
atteinte
d'un
cancer.
Bref,
l'auteur
ne
lésine
pas
sur
les
moyens
pour
provoquer
la
nausée.
Ce
roman
présente
la
vieillesse
sous
un
angle
extrémiste
pour
faire
ressortir
l'univers
clos
des
aînés,
souvent
abandonnés
par
leurs
enfants,
comme
c'est
le
cas
pour
ce
couple.
L'écriture,
qui
trahit
l'origine
hexagonale
de
l'auteur,
est
adaptée
au
point
de
vue.
Les
envolées
métaphoriques
sont
évocatrices
d'un
monde
qui
ne
nous
distingue
pas
de
la
gent
chitineuse.
Il
faut
de
l'humilité
pour
lire
ce
roman
et
un
goût
pour
le
cynisme.
Mais
le
plus
embêtant
vient
des
écarts
syntaxiques.
Les
pronoms
n'ont
pas
d'antécédents,
ce
qui
nous
oblige
de
compter
sur
le
contexte
pour
identifier
les
sujets
qui
appartiennent
souvent
au
monde
de
l'actualité.
Malgré
tout,
c'est
riche
et
intéressant
si
l'art
de
se
raconter
ne
vous
ennuie
pas.
Dans
La
Vieille
du
vieux,
France
Ducasse
a
traité
le
même
thème
sous
un
angle
fantastique.
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