Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

LaRue, Monique.

La Gloire de Cassiodore. Éd. du Boréal, 2002, 297 p.

L'Enseignement de la littérature au niveau collégial

L'auteure entraîne le lecteur dans les coulisses d'un cégep, où l'on surprend le corps enseignant en pleine action. On vit avec lui une année scolaire qui est riche en péripéties.

Le directeur responsable de l'enseignement de la littérature attend avec impatience sa retraite. Il signe une chronique appréciée du nom de Cassiodore le Jeune dans le journal syndical de son association. Il a emprunté son pseudonyme à un érudit du sixième siècle, dont l'encyclopédie était un manuel de références au Moyen Âge. On fait la connaissance aussi d'une Petula Cabana, une enseignante dépressive, qui représente les modernes qui s'opposent aux anciens incarnés par un enseignant dont les élèves veulent la tête parce qu'il leur fait étudier Britannicus. Ainsi défilent une galerie d'hommes et de femmes affectés à l'enseignement de la littérature.

L'auteure ne néglige aucun aspect de leur vie professionnelle : le syndicalisme, les publications personnelles qui établissent leur crédibilité, les rivalités et même la libido de ces fins lettrés. Monique La Rue, elle-même enseignante dans un cégep, crée un univers des plus crédible.

Son oeuvre est en somme un hommage à la littérature qu'elle ne trahit pas parce qu'elle a une plume sûre. Ce n'est pas un règlement de compte ni une critique comme c'est souvent le cas chez Alison Lurie; c'est la reconnaissance du travail de collègues qui consacrent leur vie à un enseignement difficile.