Labrèche,
Marie-Sissi
La
Lune
dans
un
HLM
.
Éd.
du
Boréal,
2006,
251
p.
Le
Mal
de
mère
À
l'instar
de
Christine
Angot
et
de
Nelly
Arcan,
Marie-Sissi
Labrèche
se
sert
de
l'auto-analyse
pour
créer
l'héroïne
de
ses
romans.
Que
cette
dernière
soit
l'alter
ego
de
l'auteure
m'indiffère.
Ce
qui
compte,
c'est
que
La
Lune
dans
un
HLM
confirme
son
talent
indéniable
d'écrivaine.
Comme
ses
consœurs,
elle
s'est
lancé
le
défi
particulièrement
douloureux
d'apprivoiser
les
monstres
qui
se
dressent
sur
son
chemin.
D'aucuns
y
tournent
le
dos
pour
ne
pas
accroître
le
mal
qui
les
ronge.
Chez
Marie-Sissi
Labrèche,
pas
de
faux-fuyants.
Elle
a
le
courage
de
s'aventurer
sur
un
terrain
miné
par
Œdipe
afin
d'analyser
le
sol
contaminé
de
son
existence.
Par
sa
mise
en
abîme
volontaire,
Léa,
l'héroïne
de
23
ans,
espère
trouver
le
bonheur
de
vivre
malgré
les
relations
morbides
qu'elle
entretient
avec
sa
mère
paranoïaque.
Comment
pourra-t-elle
s'en
détacher
tout
en
conservant
son
amour
pour
une
femme
qui
l'a
vampirisée
?
C'est
le
dilemme
qu'elle
tente
de
régler
au
profit
de
chacune.
Autrement
dit,
elle
veut
fuir
le
mal
de
mère
pour
ne
pas
hériter
de
l'univers
pathologique
de
sa
génitrice,
sans
pour
cela
élargir
le
fossé
entre
elles.
La
générosité
de
l'héroïne
est
exemplaire
d'autant
plus
que
les
victimes
de
la
paranoïa
sont
aussi
inaccessibles
que
ceux
qui
souffrent
de
la
maladie
d'Alzheimer.
Le
découragement
sonne
souvent
à
la
porte
de
Léa,
mais
elle
tient
le
cap
en
misant
sur
la
peinture
comme
planche
de
salut.
Incapable
de
profiter
de
la
lumière
de
la
lune,
figure
maternelle
en
astrologie,
elle
se
guide
dans
sa
traversée
du
désert
grâce
à
Picasso,
dont
le
titre
des
toiles
devient
celui
des
chapitres
du
roman.
Pour
ajouter
à
l'exaspération
de
l'héroïne,
la
dynamique
psychologique
est
dédoublée
par
la
pauvreté
à
laquelle
le
titre
fait
référence.
Les
protagonistes
habitent
un
HLM
infesté
de
coquerelles.
Ce
cadre
insalubre
porte
un
dur
coup
à
la
dignité
humaine.
C'est
la
bouée
de
sauvetage
à
laquelle
s'accroche
Léa
pour
ne
pas
couler
à
pic.
S'en
sortira-t-elle?
C'est
le
suspense
choisi
pour
nous
mener
sans
ennui
jusqu'au
dénouement.
Cette
histoire
d'amour
filial
contrarié
par
la
haine
est
des
plus
poignantes.
L'écriture
lapidaire
de
l'auteure
accroît
nos
malaises
devant
l'état
lamentable
de
la
situation
qu'elle
décrit.
Chevauchant
entre
le
"
il
"
narratif
et
le
"
je
"
épistolier,
Marie-Sissi
Labrèche
pose
différents
miroirs
pour
s'apprécier
avec
justesse
sous
tous
les
angles,
mais
surtout
pour
survivre
à
sa
mère,
à
l'instar
de
Diane-Monique
Daviau
dans
Ma
Mère
et
Gainsbourg.
Ce
roman
éclaire
en
fait
l'horizon
de
tous
ceux
qui
cherchent
une
voie
pour
évacuer
leur
révolte.
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