Quiviger,
Pascale.
La
Maison
des
temps
rompus.
Éd.
Boréal,
2008,
238
p.
La
Femme
avec
un
grand
F
Avec
cette
œuvre,
l’auteure
poursuit
sa
réflexion
sur
la
gent
féminine,
entreprise
dans
Le
Cercle
parfait.
Elle
présentait
alors
une
Montréalaise
qui
avait
tout
quitté
pour
un
Italien.
La
Maison
des
temps
rompus
est
la
suite
logique
de
ce
roman,
dont
le
dénouement
faisait
fuir
l’héroïne
pour
échapper
au
cliché
de
la
mamma
mia.
Même
s’il
ne
s’agit
pas
du
même
personnage,
l’auteure
trace
le
portrait
de
Lucie,
une
femme
en
quête
d’une
intemporalité
qui
ferait
d’elle
un
être
de
nulle
part.
Une
femme
libérée
d’une
culture
étroite,
une
femme
en
quête
d’absolu.
Pour
atteindre
son
objectif,
elle
achète
une
maison
au
bord
de
la
mer,
située
à
Pirogue,
un
village
fictif
«protégé
du
temps
par
son
indéfinition
».
Comme
le
sous-tend
le
titre
du
roman,
elle
cherche
une
maison
qui
romprait
le
temps
pour
la
projeter
dans
un
espace
offrant
«un
paysage
encore
à
naître»
de
par
sa
situation
maritime
qui
épouse
tout
horizon.
Elle
a
donc
déniché
«
le
lieu
concocté
par
ce
qui
demeure
capable
de
vision,
de
guérison
et
d'espoir
».
Elle
veut
habiter
sa
maison.
Pas
une
«
maison
étrangère
»,
comme
l’a
écrit
Élise
Turcotte,
mais
celle
qui
serait
le
véritable
symbole
de
son
essence.
La
démarche
de
Pascale
Quiviger
est
plus
métaphysique
que
celle
de
sa
consœur,
qui
cherche
à
se
réaliser
à
travers
le
corps
que
le
Moyen
Âge
a
défini
comme
outil
de
connaissance
de
soi.
La
Maison
des
temps
rompus
suit
le
cheminement
qui
a
conduit
Lucie
au
bord
de
la
mer,
en
incluant
toutes
les
relations
qu’elle
a
entretenues
avec
les
femmes
qui
ont
contribué
à
son
développement.
Toutes
celles
qu’elle
a
aimées
et
qui
l’ont
accompagnée
de
l’enfance
à
l’âge
adulte
et,
en
particulier,
son
amie
Claire,
toujours
fidèle
à
une
amitié
nouée
dès
leur
bas
âge,
qui
l’a
réconfortée
aux
moments
cruciaux
de
son
existence
comme
la
maternité
et
la
mort.
En
somme,
l’auteure
décloisonne
la
femme
emmurée
à
l’intérieur
des
modèles
forgés
par
le
temps.
Son
roman
emprunte
un
chemin
en
boucle,
qui
part
du
point
A
pour
revenir
à
la
case
départ.
Il
expose
en
fait
les
événements
qui
ont
poussé
l’héroïne
à
devenir
propriétaire
d’une
maison
achetée
dès
le
premier
chapitre.
Le
tout
prend
vie
dans
une
forme
qui
nous
laisse
croire
d’abord
à
un
roman
fantastique,
mais
qui
n’est
qu’un
subterfuge
pour
amorcer
un
discours
féministe,
voisin
de
celui
des
lesbiennes.
Dans
une
chaîne
lyrique,
les
verbes
enfilent
son
cheminement,
tandis
que
les
énumérations
nominales
précisent
les
valeurs
à
mettre
de
l’avant.
L’auteure
psalmodie
comme
dans
une
abbaye
le
chant
de
la
femme
avec
un
grand
F.
Bref,
c’est
une
œuvre
solide,
dont
les
influences
européennes
sont
facilement
décelables.
La
littérature
québécoise
vient
de
s’enrichir
d’une
œuvre
dépouillée
de
nos
oripeaux.
Ça
peut
autant
plaire
que
déplaire,
tel
l’exemple
de
Diane
Tell
qui
chante,
elle,
qu’elle
voudrait
être
un
homme.
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