Plante,
Louise.
La
Mémoire
suspendue.
Éd.
Fides,
1999,
174
p.
La
Maladie
mentale
chez
les
femmes
Dans
ce
magnifique
roman,
Louise
Plante
aborde
les
conditions
féminines
des
années
1940
à
travers
l'histoire
d'une
famille
ouvrière
de
Montréal.
Le
projecteur
est
dirigé
vers
l'une
des
filles
qui
marie,
pour
sa
perte,
un
joueur
compulsif.
Cette
union
se
solde
en
peu
temps
par
l'internement
de
la
jeune
femme
qui
ne
recouvrera
jamais
sa
santé
mentale.
À
sa
mort,
on
confie
à
un
neveu
le
journal
qu'elle
a
laissé
à
sa
sœur.
Il
est
bouleversé
par
ce
qu'il
apprend.
L'auteur
trace
le
portrait
des
femmes
de
l'époque.
Si
elles
réussissent
à
atteindre
le
marché
du
travail,
elles
sont
confinées
aux
travaux
les
plus
humbles
et
les
plus
mal
rémunérés.
En
fait,
seules
les
"
manufactures
"
les
accueillent
au
sein
de
leur
personnel.
Il
s'agit
d'entreprises
de
confection
de
vêtements,
aujourd'hui
presque
disparues
à
cause
de
l'importation.
Ne
jouissant
d'aucune
considération
au
niveau
du
monde
du
travail,
elles
n'en
ont
pas
beaucoup
plus
aux
yeux
de
leur
mari.
Ces
conditions
rendent
l'héroïne
neurasthénique
et
finalement
névrotique.
Les
asiles,
comme
on
les
appellait
à
l'époque,
débordent
de
ces
femmes
perturbées
par
leur
situation
d'infériorité.
Quand
la
maladie
mentale
les
frappe,
c'est
la
honte
de
la
famille.
Il
faut
cacher
la
vérité.
Au
mieux,
on
parle
d'un
mal
imaginaire.
Mais
la
plupart
du
temps,
on
oublie
l'existence
de
ces
femmes
confiées
à
des
hôpitaux,
tous
dirigés
par
des
religieuses
peu
enclines
à
la
pratique
de
la
charité
chrétienne.
On
en
a
une
illustration
dans
le
dernier
film
de
Denise
Filiatreault,
qui
a
porté
à
l'écran
la
vie
d'Alys
Roby,
une
victime
de
l'époque.
Ce
roman
magnifiquement
charpenté
et
écrit
éclaire
une
décennie
dont
certains
sont
nostalgiques.
Or,
la
vie
n'était
pas
à
la
réjouissance
même
si
la
Deuxième
Guerre
mondiale
a
représenté
des
années
fastes
pour
l'économie
du
Canada.
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