Cloutier,
François.
L'Amour
en
panne.
Éd.
du
Choucan,
1998,
157
p.
La
Criminalité
élevée
au
rang
des
universaux
Quand
quelqu'un
commet
un
crime,
on
s'arrête
rarement
au
motif
qui
l'a
généré.
On
y
jette
un
regard
factuel,
surtout
quand
il
s'agit
d'un
acte
commis
contre
des
enfants
sans
défenses.
Qui
abuse
d'eux?
Qui
tue
sa
conjointe?
Les
réponses
serviraient
sûrement
à
réduire
le
nombre
de
gens
susceptibles
de
développer
une
dynamique
vengeresse
pour
régler
un
passé
douloureux
sur
le
dos
d'autrui.
C'est
bien
connu,
on
sert
aux
autres
la
médecine
dont
on
a
été
victimes.
Les
drames
criminels
sont
inexcusables,
mais
des
connaissances
pointues
faciliteraient
le
recours
à
des
interventions
qui
parerait
la
déviance
avant
qu'elle
ne
se
traduise
en
gestes
concrets.
Le
psychiatre
François
Cloutier
exploite
ce
sujet
dans
son
roman
L'Amour
en
panne.
Il
s'inspire
d'un
cas
auquel
il
a
dû
faire
face
en
cabinet
privé.
Un
jour,
quelqu'un
se
présente
à
lui
comme
le
meurtrier
de
sa
femme.
Cette
brève
rencontre
est
l'élément
déclencheur
d'un
examen
de
la
violence
des
hommes.
En
fait,
le
héros
du
roman,
c'est
le
médecin
qui,
se
sentant
une
affinité
obscure
avec
son
patient,
examine
son
propre
passé
afin
de
se
comprendre
lui-même
davantage.
On
sent
la
formation
de
l'auteur
à
travers
cette
analyse
qui
révèle
les
éléments
typiques
responsables
de
la
conduite
délinquante
des
hommes.
À
ce
chapitre,
on
n'apprend
rien
de
nouveau
:
père
absent,
fils
manqué.
La
formule
est
bien
connue.
Et
quand
l'absence
se
double
de
mépris,
de
jalousie
et
d'expériences
dévalorisantes,
la
combinaison
donne
des
résultats
catastrophiques.
De
cet
examen
des
motivations
humaines,
le
héros
en
conclut
que
la
violence
est
inscrite
dans
le
cœur
du
mâle
comme
un
atavisme
génétique.
En
somme,
un
assassin
sommeille
en
chacun
des
êtres
de
sexe
masculin.
En
vivant
avec
un
homme,
la
femme
met
donc
sa
vie
en
danger
puisque
l'amour
est
"
un
compte
à
régler
entre
l'homme
et
la
femme,
une
querelle
inscrite
dans
la
nature
humaine,
conséquence
d'un
long
itinéraire,
à
travers
les
formes
plus
ou
moins
différenciées,
de
l'amibe
au
poisson
à
branchies,
du
primate
à
l'hominien
".
Ce
discours
risque
d'être
mal
accueilli,
car
il
élève
la
violence
au
rang
des
universaux.
Cette
explication
du
crime
occulte
les
ressources
à
la
disposition
de
l'homme
pour
fuir
ses
déterminismes,
à
partir
justement
des
connaissances
toujours
accrues
de
la
psychologie.
Il
semble
que
l'auteur
ne
fasse
pas
tellement
confiance
à
sa
science
et
à
celle
des
autres
disciplines
qui
favoriseraient
un
meilleur
encadrement
de
notre
existence.
Si
César
le
rencontrait,
il
lui
dirait
sûrement
comme
il
a
dit
à
son
fils
Brutus
:
"
La
faute
n'est
pas
dans
nos
astres.
"
Bref,
ce
roman
est
un
mauvais
polar
qui
trempe
dans
les
eaux
sales
de
la
psychanalyse.
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