Chassay,
Jean-François.
L'Angle
mort.
Éd,
du
Boréal,
2002,
333
p.
L'Essentiel
est
invisible
Il
s'agit
d'un
roman
qui,
comme
un
"
cahier
des
charges
"
à
la
Georges
Perec,
recèle
quelques
secrets
familiaux.
L'auteur
ne
suit
pas
un
parcours
rectiligne
qui
conduit
du
point
A
au
point
B.
À
travers
l'évocation
des
souvenirs
de
Stéphane,
Camille
et
Dominique
ainsi
que
de
leurs
conversations
téléphoniques,
le
lecteur
tente
de
déchiffrer
l'intrigue,
mais
le
discours
des
personnages
importe
peu.
L'essentiel
est
ailleurs.
Il
porte
plutôt
sur
un
angle
qui
inquiète
énormément
les
conducteurs
automobiles,
celui
qui
évapore
la
présence
de
l'autre.
Comme
au
volant
de
sa
voiture,
on
doit
conduire
sa
vie
en
tenant
compte
des
angles
morts
qui
coupent
la
réalité
des
amarres.
La
Vie,
mode
d'emploi
de
Perec
souligne
avec
à
propos
le
lien
manquant
qui
rend
parfois
si
énigmatique,
voire
absurde,
ce
que
l'on
perçoit
des
choses.
Cet
aspect
de
l'existence
explique
l'attrait
de
l'ésotérisme
pour
combler
les
absences.
Et
avec
l'âge,
l'aire
d'évanescence
s'agrandit.
Mais
doit-on
s'en
désoler
pour
autant
?
Les
points
occultes
ne
seraient-ils
pas
au
contraire
des
atouts
précieux
pour
se
protéger
des
envahisseurs.
Être
un
livre
ouvert
pour
autrui
ferait
disparaître
le
vrai
sens
de
la
vie.
Tout
serait
de
l'ordre
du
déterminé,
du
prévisible.
Finie
la
découverte
qui
permettrait
à
l'expérience
de
se
faire
valoir.
Reproduire
l'ordre
des
choses
tue
l'instinct
de
vie.
L'indéterminé
représente
tous
les
possibles
de
l'être
humain.
C'est
ce
qui
donne
de
la
consistance
à
l'existence,
comme
l'entendait
Italo
Calvino
dans
Leçons
américaines.
Derrière
les
conversations
banales,
derrière
la
traversée
du
temps,
derrière
les
intérêts
manifestés,
en
occurrence,
dans
ce
roman,
l'architecture,
la
cuisine,
l'Histoire
et
la
neurologie,
se
cachent
toujours
les
réelles
identités.
Autant
de
défis
à
relever
pour
se
rapprocher
d'autrui.
Ce
roman
d'intellectuel
n'est
pas
d'un
abord
facile.
Mais
Jean-François
Chassay
présente
une
facette
de
la
vie
à
laquelle
on
ne
s'arrête
généralement
pas.
Or,
l'inconnu
est
la
pierre
d'achoppement
à
la
compréhension
de
notre
univers.
Bref,
l'auteur
démontre
que
l'humanité
doit
être
en
quête
de
l'invisible
qui
masque
l'essentiel.
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