Castillo
Durante,
Daniel.
La
Passion
des
nomades.
Éd.
XYZ,
2006,
227
p.
Les
Garçons
amoureux
de
leur
mère
Daniel
Castillo
Durante,
né
en
Argentine,
pénètre,
comme
Borges,
le
champ
de
nos
spéculations
sur
l'être
humain.
Son
roman
s'ajoute
aux
maintes
énigmes
ontologiques
inspirées
de
la
légende
d'Oedipe.
Sous
un
éclairage
freudien,
l'auteur,
professeur
à
l'université
d'Ottawa,
renvoie
aux
stéréotypes
qui
moulent
l'être
humain.
En
l'occurrence,
le
héros,
abandonné
de
son
père,
rappelle
celui
de
Sophocle
dans
Oedipe-Roi.
Juan
Carlos
Olmos,
le
consul
argentin
à
Montréal,
fut
abattu
dans
son
chalet
des
Laurentides
par
Ana
Stein,
une
amante
qui
s'est
vengée
de
ce
voleur
de
rêves.
À
l'annonce
de
la
nouvelle,
son
fils
Gabriel
accourt
au
Québec.
Ce
n'est
pas
l'amour
filial
qui
le
conduit
vers
son
père
assassiné.
C'est
la
haine
envers
un
homme
qui
l'a
délaissé,
lui
et
sa
mère,
pour
fuir
le
marasme
économique
de
son
pays.
Aveuglé
par
des
sentiments
contradictoires,
il
entreprend
des
recherches
auprès
des
autorités
diplomatiques
et
policières
pour
débusquer
l'assassin.
Les
événements
mettent,
à
son
insu,
la
meurtrière
sur
son
chemin.
Homme
vulnérable,
il
succombe
à
ses
charmes
au
point
de
la
marier.
C'est
la
Jocaste
de
la
légende,
la
mère
d'Oedipe
qui
épousa
son
fils.
Ce
mariage
dessert
les
deux
protagonistes.
Ana
perpétue
à
travers
le
fils
l'amour
qu'elle
portait
au
diplomate,
et
Gabriel
peut
se
venger
de
son
père
en
s'éprenant
de
celle
qu'il
a
aimée.
On
sent
les
braises
qui
couvent
avant
de
consumer
cette
destinée
impossible.
Daniel
Castillo
Durante
renoue
avec
la
tragédie
grecque
en
transplantant
sa
trame
dans
un
contexte
policier
qui
s'incarne
dans
un
triangle
formé
par
les
villes
de
Montréal,
Ottawa
et
Buffalo.
La
passion
caractérise
les
nomades
de
ce
roman,
des
êtres
en
transit
qui
cherchent
une
voie
vers
soi
et
autrui.
Ancré
dans
la
science
des
cœurs,
ce
roman
touffu
se
présente
sous
une
forme
bicéphale.
Derrière
la
narration,
le
journal
d'Ana
sert
de
rétroviseur
pour
éclairer
l'amont
responsable
de
la
débâcle
des
âmes
privées
d'amour.
Malheureusement,
on
sent
derrière
la
plume
de
l'auteur,
le
professeur
d'université
malhabile
avec
l'art
romanesque.
Ses
personnages,
même
s'ils
incarnent
des
modèles
mythologiques,
manquent
de
force
pour
nous
convaincre
de
leur
destin
tragique.
À
cet
effet,
avec
La
Belle
Bête,
Marie-Claire
Blais
illustrait
avec
plus
d'autorité
le
complexe
oedipien.
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