Belkhodja,
Katia.
La
Peau
des
doigts.
Éd.
XYZ,
2008,
98
p.
Des
Kabyles
immigrés
à
Montréal
La
page
couverture
du
roman
de
Katia
Belkhodya
reproduit
la
sculpture
de
Constantin
Brancusi,
érigée
à
l'angle
des
rues
Saint-Denis
et
Sherbrooke.
Elle
représente
un
couple
enlacé
qui
symbolise
très
bien
la
quête
poursuivie
par
les
membres
d'une
famille
kabyle
installée
à
Montréal.
Aucun
héros
ne
ressort
de
cette
œuvre,
qui
raconte
les
aléas
de
la
vie
de
protagonistes
rongés
par
la
fureur
de
vivre
et
ravagés
dans
leur
désir
d'aller
à
la
rencontre
de
l'autre.
Une
grand'mère
abandonnée
par
ses
amants,
une
cousine
qui
ne
parvient
pas
à
faire
le
deuil
de
sa
mère,
un
autiste
obnubilé
par
Marguerite
Yourcenar
qu'il
voudrait
connaître,
mais
ignore
qu'elle
est
décédée.
Grâce
à
Doña
qu'elle
a
connue
sur
l'esplanade
de
la
Place-des-Arts,
la
narratrice
devient
l'intime
de
la
famille
qu'elle
accompagne
même
à
Paris
afin
que
Gan,
un
autiste,
puisse
rencontrer
Marguerite
Yourcenar,
son
écrivaine
préférée.
Peine
perdue,
il
doit
se
contenter
de
ses
œuvres
qu'il
essaie
de
dénicher
en
se
rendant
même
à
Casablanca,
ville
qui
doit
son
nom
à
une
maison
blanche
qui
servait
de
repère
aux
navigateurs.
Ce
roman
milite
en
faveur
de
la
communion
des
esprits
à
travers
la
matière,
voire
la
peau
qui
les
habille.
Les
personnages
désirent
fuir
avec
l'autre
dans
l'empire
des
sens,
où
"
le
ciel
est
encombré
de
bleu
".
Tout
ce
qu'ils
peuvent
trouver,
ce
ne
sont
que
des
souvenirs
qui
s'attachent
à
une
présence
qui
s'est
soustraite
de
leur
vie
à
tout
jamais.
C'est
triste
de
vivre
en
sachant
que
la
photo
de
la
page
couverture
ne
les
représentera
jamais.
Bref,
c'est
une
fin
de
non
recevoir.
Cette
trame
sur
la
quête
d'autrui
débouche
sur
un
ouvrage
inachevé.
D'aucuns
n'y
verront
que
du
feu
à
cause
de
l'écriture
qui
masque
les
carences
du
profilage
psychologique
autant
que
de
la
structure
qui
ne
parvient
pas
à
circonscrire
l'éclatement
de
la
linéarité.
Le
tout
se
présente
comme
un
magma
que
rehaussent
des
aphorismes
qui
laissent
croire
à
un
ouvrage
longuement
mûri.
En
fait,
c'est
du
gongorisme
qui
supplée
à
l'inexpérience
romanesque
de
la
jeune
auteure
née
en
Algérie
en
1986.
Si
l'écriture
semble
poétique,
c'est
que
la
phraséologie
se
moule
presque
toujours
sous
sa
forme
verbale
ou
nominale.
Le
raccourci
syntaxique
donne
lieu
à
un
lyrisme
au
détriment
d'une
logique
qui
rendrait
moins
boiteux,
par
exemple,
ce
passage
sur
le
rasage
des
cheveux
:
"
Seulement,
là,
ses
yeux,
encore
plus.
La
lumière
comme
les
aveugles,
ses
yeux
sans
parasols,
sans
rideaux.
À
trouer
l'asphalte
pour
arriver
au
bleu,
derrière
la
lave,
de
l'autre
côté
du
terrestre.
"
Autrement
dit,
les
chauves
voient
plus
loin
que
le
bout
de
leur
nez.
Argutie
qui
découle
d'un
raisonnement
fallacieux.
Bref,
c'est
d'une
lourdeur
qui
risque
de
se
faire
passer
pour
du
style,
mais
le
roman
présage
tout
de
même
de
lendemains
prometteurs.
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