Doyon,
Paule
La
Petite
Fille
à
la
robe
mauve.
Éd.
d'art
le
Sabord,
2006,
60
p.
Avoir
cinq
ans
Rien
de
plus
mignon
qu'un
enfant
de
cinq
ans.
Sa
candeur
et
ses
mots
d'esprit
nous
font
craquer
et,
encore
plus,
quand
il
se
lance
dans
nos
bras
avec
une
confiance
sans
bornes.
C'est
fin
un
enfant.
Jean-Jacques
Rousseau
l'a
dit.
Mais
hélas!
Les
adultes
qui
l'entourent
mériteraient
parfois
d'aller
à
genoux
dans
le
coin.
Qui
montre
aux
enfants
à
mentir?
Les
adultes.
Qui
leur
apprend
des
gros
mots?
Les
adultes.
Qui?
Qui?
La
réponse
est
toujours
la
même.
Ils
sont
les
reflets
de
ce
que
nous
sommes.
Il
y
a
évidemment
des
exceptions
qui
confirment
la
règle.
La
petite
héroïne
de
cette
longue
nouvelle
de
60
pages
vit
dans
un
village
qui
passe
l'hiver
sous
la
neige,
mais
qui,
surtout,
sort
de
sa
torpeur
quand
le
train
passe.
La
voie
ferrée
est
l'élément
qui
suscite
le
plus
la
curiosité
de
la
fillette.
Elle
espère
un
jour
prendre
le
train
pour
savoir
où
il
va.
C'est
ce
qui
l'inquiète.
Déjà
la
grosse
question
du
"
où
vais-je
"
à
cinq
ans!
On
s'en
pose
des
questions
à
cet
âge-là.
Elles
fourmillent
davantage
quand
on
établit
des
rapports
entre
les
liens
qui
unissent
le
clan.
Dernière
de
la
famille,
elle
est
l'enfant
choyée,
mais
la
voilà
reléguée
aux
oubliettes
quand
survient
une
nouvelle
naissance.
Et
même
plus,
elle
doit
cacher
sa
poupée
pour
que
le
bébé
ne
défonce
pas
les
tympans
de
la
maisonnée
avec
ses
pleurs
pour
l'avoir.
Ce
n'est
pas
drôle
de
ne
plus
être
le
point
d'attraction
de
la
famille.
Elle
doit
se
faire
grande
quand
surgit
celui
qui
vient
prendre
sa
place.
Pas
de
rancune,
surtout.
Il
faut
être
fier
du
voleur.
C'est
beaucoup
demandé
à
une
enfant
de
cinq
ans.
La
petite
est
faite
forte.
Ses
malheurs
ne
s'arrêtent
pas
là.
Il
faut
subir
les
méchants
garçons.
Il
lui
faut
apprendre
à
leur
céder
le
passage
pour
ne
pas
être
importunée.
Et
les
amitiés
avec
les
filles
de
son
âge
ne
durent
ce
que
durent
les
roses.
Le
temps
d'un
moment.
Mais
la
fillette
tire
bien
son
épingle
du
jeu.
Elle
trouve
toujours
quelqu'un
d'assez
affable
pour
partager
ses
jeux,
que
ce
soit
un
cousin
ou
un
petit
voisin,
même
s'il
urine
sur
sa
tête
du
haut
d'une
escarpolette.
Le
plus
dur
à
affronter,
ce
sont
les
adultes.
C'est
pire
que
des
enfants.
D'abord,
ils
ne
disent
pas
la
vérité.
Ils
ne
présentent
qu'une
idéalisation
de
la
vie.
Comment
s'y
reconnaître?
Sans
compter
leurs
injustices,
plus
flagrantes
à
l'école.
Les
bonnes
sœurs
ont
perdu
la
bonté
du
cœur
en
mariant
le
Seigneur.
Elles
font
marcher
les
enfants
à
la
baguette.
Et
gare
à
ceux
qui
ne
marquent
pas
le
pas.
Vlan,
un
coup
de
règle
sur
les
doigts
que
l'on
soit
coupables
ou
pas
!
C'est
dans
cette
ambiance
qu'elle
doit
affiner
ses
rapports
sociaux.
Ce
qui
compte,
c'est
de
savoir
mentir
pour
éviter
les
coups.
Ainsi
déforme-t-on
les
enfants
pour
les
plier
aux
jeux
des
adultes.
En
fait,
elle
s'initie
à
la
vie
à
travers
des
modèles
à
ne
pas
imiter.
Difficile
de
fixer
la
frontière
du
bien
et
du
mal
quand
on
est
sensible
aux
faits
de
la
vie
comme
la
mort
et
la
pauvreté.
Malgré
tout,
elle
parvient
à
vaincre
tous
les
obstacles.
On
pourrait
dire
presque
seule
puisque
son
père
répond
aux
critères
de
ceux
de
l'époque
:
père
manquant,
qui
ne
parvient
pas
heureusement
à
produire
la
suite
de
l'axiome
:
fille
manquée.
Paule
Doyon
aborde
un
sujet
courant
de
notre
littérature.
Malheureusement
l'ennui
guette
le
lecteur
de
cette
plaquette.
Guy
Lalancette
dans
Les
Yeux
du
père
ou
Michel
Tremblay
dans
Bonbons
assortis
ont
traduit
l'âme
enfantine
de
façon
plus
exaltante.
Cependant
il
faut
lui
savoir
gré
de
ne
pas
avoir
joué
au
philosophe
avec
son
héroïne.
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