Ouellette-Michalska,
Madeleine.
L'Apprentissage.
Éd.
XYZ,
2006,
134
p.
L'Aval
d'une
jeune
femme
écrivain
Avouer
son
intérêt
pour
l'écriture,
c'est
souvent
s'exposer
à
l'incompréhension,
voire
à
la
condamnation
d'autrui
si
l'on
est
une
femme.
C'est
ce
que
Madeleine
Ouellette-Michalska
démontre
avec
son
nouveau
roman.
L'héroïne,
une
fillette
du
Bas-Saint-Laurent,
entend
une
voix
qui
la
supplie
de
s'envoler
vers
le
royaume
des
scribes
du
haut
des
falaises
de
sa
région
auxquelles
se
substitue
le
Mont-Royal
à
l'âge
adulte.
Belle
image
qui
invite
au
dépassement
comme
Jonathan
Livingston
le
Goéland!
Accomplir
cet
exploit
exige
une
détermination
à
toute
épreuve.
Il
lui
faut
d'abord
découvrir
le
terreau
convenant
le
mieux
à
son
projet
d'écriture.
C'est
son
enfance
pastorale
au
bord
du
fleuve
qui
le
lui
fournira.
À
force
d'observer
mère,
tantes
et
cousines
comme
rite
d'apprentissage
à
son
rôle
féminin,
l'adulte
qu'elle
est
devenue
a
amassé
un
matériau
suffisamment
riche
pour
articuler
une
œuvre
originale.
Mais
ne
devient
pas
écrivain
qui
veut.
Dans
un
contexte
patriarcal,
il
faut
s'attendre
à
ce
que
l'on
retienne
les
filles
dans
les
rets
familiaux.
Se
marier,
c'est
adopter
le
cocooning
aux
dépens
de
l'amour.
Dire
que
nos
grand'mères
se
confessaient
d'éprouver
du
plaisir
pour
"
la
chose
"!
En
somme,
il
s'agit
d'une
œuvre
féministe
qui
tente
de
prouver
que
la
société
a
idéalisé
la
femme
désexualisée
par
le
mariage
et
vouée
aux
besoins
des
siens.
Ce
roman
décrit
le
parcours
d'une
écrivaine,
mais
il
s'appliquerait
tout
aussi
bien
à
une
autre
profession.
L'auteure
entretient
en
deux
coups
de
cisailles
un
sentier
déjà
bien
débroussaillé.
Son
roman,
écrit
avec
élégance,
a
malheureusement
perdu
sa
pertinence,
mais,
en
bonne
pédagogue,
elle
sait
qu'il
faut
se
répéter
pour
que
tous
perçoivent
les
irritants
machistes
dont
est
victime
la
compagne
de
l'homme.
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