Cliche,
Françoise.
L’Arbre
qui
glapit.
Éd.
XYZ,
2009,
269
p.
Aide
humanitaire
au
Guatemala
Des
retraités
québécois
se
rendent
au
Guatemala
dans
le
cadre
d’un
projet
d’aide
internationale.
Ces
âmes
bien
intentionnées
vivront
pendant
un
mois
dans
un
de
ces
pays
en
émergence,
comme
les
désigne
la
litote
pour
édulcorer
la
grande
misère
qui
y
sévit.
Ce
sont
des
coopérants
fort
mal
préparés,
voire
même
inaptes,
qui
participent
à
l’agrandissement
d’une
école.
Le
groupe
est
confié
à
Conrad,
un
padre
engagé
dans
le
développement
d’un
pays
appelé
à
résoudre
des
problèmes
reliés
à
l’alphabétisation,
la
corruption,
l’exploitation
des
enfants
et
le
brigandage.
Le
narrateur
Roméo
Morin
est
d’ailleurs
victime
d’un
vol,
qui
a
causé
la
mort
d’un
enfant
de
sept
ans.
Le
projet
de
construction
est
relayé
au
second
plan
par
cet
élément
déclencheur
sur
lequel
repose
le
dénouement.
En
fait,
le
roman
trace
les
états
d’âme
de
ce
plombier
grincheux
que
tout
indispose,
y
compris
le
marimba
auquel
le
titre
fait
allusion.
Construit
en
particulier
avec
du
bois
de
rose,
ce
xylophone
typique
au
pays
émet
un
son
glapissant
qui
le
rend
fou.
Émotif
et
vulnérable,
le
héros
ne
parvient
pas
à
faire
le
ménage
dans
ses
sentiments.
Ses
rapports
à
autrui
et
aux
choses
n’empruntent
que
le
mode
du
ronchonnement.
Heureusement,
il
s’est
doté
d’un
phare
en
mariant
Marie
Veilleux.
Incompris
pendant
son
enfance,
il
porte
un
amour
puéril
à
cette
femme
aimante,
dont
il
se
sent
indigne.
À
ses
yeux,
elle
est
si
parfaite
qu’il
ne
peut
que
l’honorer
d’une
dévotion
presque
sacrée.
Les
traits
excessifs
du
héros
nuisent
à
la
crédibilité
du
portrait.
Sa
figure
domine
au
détriment
du
bénévolat
dans
un
pays,
dont
on
apprend
peu
de
choses,
hormis
la
menace
constante
des
volcans,
les
hippies
de
la
seconde
version
et
le
quetzal,
oiseau
emblème
des
Mayas.
Quant
à
la
situation
sociale,
l’auteure
a
réchauffé
les
informations
que
véhiculent
les
médias.
Il
aurait
été
nécessaire
de
resserrer
la
trame
pour
éviter
l’éparpillement.
Le
roman
se
présente
comme
une
enfilade
de
petites
nouvelles,
souvent
touristiques,
qui
nous
transportent
dans
une
quincaillerie
ou
dans
une
communauté
de
moines
modernes.
Tout
déplacement
s’effectue
au
plus
grand
déplaisir
de
Roméo,
un
rabat-joie
que
l’éditeur
décrit
comme
un
homme
taciturne.
Bien
au
contraire,
il
a
l’âme
d’une
pimbêche
pleurnicharde,
qui
dénigre
tous
et
chacun
à
l’exception
du
clergé
qu’il
vénère.
L’écriture
emberlificotée
n’est
d’aucun
secours
pour
rehausser
ce
roman,
empreint
de
l’esprit
d’une
époque,
qui
confiait
le
magasinage
aux
femmes
:
«
Mais
tout
cela
constitue
des
astuces
de
femmes,
à
faire
entre
femmes.
Il
fallait
un
homme
pour
les
problèmes
les
plus
graves…»
Et
l'esprit
colonisateur
de
l'oeuvre
en
fera
sursauter
plus
d’un
:
«
Nous,
les
Nord-américains,
sommes
vraiment,
vraiment
formidables.
Il
faut
voir
comme
la
Terre
tourne
bien
grâce
à
nous.
»
Il
est
préférable
de
parcourir
Le
Livre
de
la
jungle
d’Annie
Laliberté
pour
se
faire
une
idée
plus
juste
du
Guatemala.
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