Corbeil,
Guillaume.
L'Art
de
la
fugue.
Éd.
L'Instant
même,
2008,
139
p.
L'Éloge
de
la
fuite
Baudelaire
a
été
frappé
par
le
vol
majestueux
de
l'albatros
en
quête
d'un
banc
de
poissons.
Mais
"
ce
voyageur
ailé,
comme
il
est
gauche
et
veule
"
quand
il
aborde
la
terre.
Comme
le
poète,
Guillaume
Corbeil
saisit
l'humanité
en
plein
vol.
Une
fuite
pour
un
ailleurs
qui
ne
sent
pas
le
naufrage
d'Émile
Nelligan.
En
somme,
ce
recueil
de
nouvelles
est
une
invitation
au
départ.
Pas
n'importe
lequel,
celui
qui
répond
aux
questions
existentielles.
Voyage
qui
précise
en
somme
les
contours
de
notre
finitude.
L'océan
est
une
étendue
d'eau
qui
semble
infinie,
mais
elle
n'est
entourée
que
de
terre.
Et
celui
qui
traverse
l'océan
de
la
vie
doit
se
fier
aux
relais
qui,
de
phare
en
phare,
conduisent
à
bon
port.
Cet
éloge
de
la
fuite
s'inscrit
dans
la
découverte
d'une
humanité
de
tous
les
horizons.
La
Genèse
nous
dit
que
Dieu
a
créé
l'univers
en
six
jours,
mais
elle
ne
dit
pas
ce
qu'il
faut
y
faire.
L'auteur
a
cru
bon
de
lui
ajouter
une
"
annexe
".
Elle
manquait
grandement.
L'humanité
ne
serait-elle
qu'un
magma
dans
une
vallée
de
larmes
?
Doit-on
clamer
la
misère
comme
Job
sur
son
tas
de
fumier
?
Il
faut
se
regarder
aller
comme
dans
un
miroir
pour
apprécier
la
manière
de
s'y
prendre
pour
affronter
le
mouvement
qui
porte
la
finitude.
.
Le
recueil
est
construit
comme
une
fugue
qui
ramène
toujours
le
thème
de
variation
en
variation.
Cette
structure
littéraire
empruntée
à
la
musique
pourchasse
l'humanité
en
quête
de
sa
destinée,
comme
Schubert
suit
la
course
de
la
truite
qu'il
perd
de
vue
entre
les
récifs,
mais
qui
réapparaît
à
la
reprise
du
thème.
Oeuvre
éblouissante
certes,
mais
œuvre
de
jeunesse
écrite
pour
épater
la
galerie,
comme
le
travail
d'un
bon
étudiant
qui
veut
se
faire
valoir
aux
yeux
de
son
professeur.
L'écriture
éclatée
est
empreinte
d'un
maniérisme
qui
multiplie
des
répétitions
fort
peu
élégantes.
L'auteur
n'a
pas
atteint
la
sagesse
de
Daniel
Boucher1,
qui
se
demande
où
sa
gang
de
malades
"
est
donc
où
"
pour
affronter
les
marins
infâmes
qui
profanent
l'existence
et
que
dénonce
Baudelaire
à
travers
l'albatros.
1
Je
vis
dans
mes
valises
Quessé
qu'tu
veux
j'te
dise
C't'une
maladie
Je
suis
en
voyage
Je
suis
un
volage
J'passerai
pas
ma
vie
de
même
Ça
m'tente
pas,
j'ai
pas
l'goût
Je
cherche
des
guerriers
Des
déjoueurs
de
menteries
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