Jasmin,
Claude.
La
Sablière.
Éd.
Leméac,
1979,
212
p.
Un
enfant
autiste
Depuis
au
moins
trente
ans,
Claude
Jasmin
contribue
annuellement
à
l'enrichissement
de
notre
patrimoine
littéraire.
Ses
œuvres
suivent
l'évolution
du
Québec
à
tous
les
niveaux.
Aucun
sujet
ne
lui
est
indifférent,
que
ce
soient
la
politique
ou
la
famille.
Cette
dernière
lui
a
inspiré
ses
meilleurs
romans.
Dans
La
Petite
Patrie,
il
se
servait
d'un
matériel
autobiographique
pour
tracer
le
portrait
des
siens
qui
habitaient
un
quartier
de
Montréal
désigné
par
le
titre.
Dans
La
Sablière,
il
récidive
en
les
transportant
à
leur
chalet
d'été
de
Pointe-Calumet.
C'est
un
village
situé
tout
près
de
Montréal
sur
les
rives
du
lac
des
Deux-Montagnes.
Dans
les
années
1940,
c'était
un
endroit
de
villégiature
quelconque
qui
accueillait
principalement
les
résidants
des
villes
environnantes.
En
somme,
on
recréait
l'univers
urbain
à
la
campagne.
C'est
dans
ce
décor
champêtre
que
se
déroule
le
drame
concocté
par
Claude
Jasmin.
L'auteur
transporte
ses
deux
héros
dans
une
sablière
qui
devient
leur
principal
champ
d'action
pour
l'été.
Au
lieu
de
jouer
aux
cow-boys
et
aux
indiens
comme
les
enfants
de
leur
âge,
ils
se
transforment
en
cavaliers
arabes
qui,
au
cri
d'"
Allah
ou
Akbar
!
",
attaquent
d'invisibles
ennemis.
Ce
"
désert
de
sable
"
devient
un
terrain
de
jeux
magnifique
pour
faire
la
mise
en
scène
des
récits
lus
dans
une
encyclopédie
bon
marché
vendue
en
feuillets.
Clovis,
l'aîné
des
deux
frères,
âgé
de
16
ans,
s'occupe
ainsi
de
Mario,
son
cadet
qui
souffre
d'autisme.
C'est
par
des
activités
ludiques
qu'il
réussit
à
le
sociabiliser
un
tant
soit
peu.
Mais
le
bonheur
s'accroche
toujours
à
des
obstacles
en
chemin.
On
dirait
que
l'été
est
un
temps
propice
aux
incidents
malencontreux.
Une
appendicite
aiguë
précipite
le
frère
aîné
à
l'hôpital.
Son
séjour
va
le
transformer
quand
le
jeune
patient
qui
partage
sa
chambre
meure
et
qu'une
belle
infirmière
participe
à
son
insu
à
l'éveil
de
sa
sexualité.
De
retour
auprès
des
siens,
Clovis
n'est
plus
le
même
à
cause
de
ces
événements
qui
ont
contribué
à
sa
maturité.
Comme
la
fin
de
l'été
approche,
on
revient
à
Montréal.
L'adolescent
est
séparé
de
Mario
que
l'on
confie
à
un
orphelinat
qui
accueille
aussi
des
enfants
souffrant
de
déficiences.
La
situation
brise
le
cœur
de
l'aîné,
qui
a
la
ferme
intention
de
tirer
son
frère
des
griffes
des
religieux
qui
dirigent
l'institution.
L'opération
est
périlleuse,
et
la
témérité
n'est
pas
à
l'abri
du
drame.
Claude
Jasmin
jette
un
œil
attendri
sur
une
famille
aux
prises
avec
la
maladie.
Il
en
brosse
un
portrait
touchant
à
travers
le
quotidien
magique
de
deux
garçons
qui
s'épaulent
dans
le
malheur.
Cette
œuvre
profondément
humaine
frappe
par
son
authenticité.
L'auteur
s'y
est
consacré
avec
une
passion
qui
a
fait
surgir
le
meilleur
de
son
art.
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