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Dumontais,
Sinclair.
La
seconde
vie
de
Clara
Onyx.
Éd.
Septentrion,
2008,
179
p.
Retour
dans
le
temps
La
seconde
vie
de
Clara
Onyx
est
apparenté
à
The
Curious
Case
of
Benjamin
Button
écrit
en
1921
par
Francis
Scott
Fitzgerald.
Ce
dernier
a
narré
tout
simplement,
dans
une
longue
nouvelle,
la
vie
d’un
homme
qui
serait
né
à
70
ans
et
qui
mourut
bébé.
Le
roman
de
Sinclair
Dumontais
est
beaucoup
plus
ambitieux.
L’auteur
essaie
de
décrire,
à
travers
Clara
Onyx,
une
chanteuse
de
renommée
mondiale,
les
conséquences
d’un
recul
du
temps
à
la
suite
d’une
collision
survenue
en
2010
entre
la
terre
et
un
météorite.
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Décédée
en
1987,
la
vedette
recouvre
la
vie
après
avoir
été
exhumée
quelque
temps
avant
le
retour
du
jour
de
sa
mort.
Elle
fut
assassinée
toute
jeune
par
un
fan
fervent,
incapable
de
partager
son
adulation
avec
tout
le
cirque
du
Gospel
Next,
une
musique
révolutionnaire
à
l’instar
de
celle
du
rock
and
roll
des
années
1950.
Clara
Onyx
était
l’alter
ego
féminin
d’un
Elvis
Presley
porté
aux
nues
par
des
fanatiques
stigmatisés,
comme
aujourd’hui,
par
les
interprètes
de
la
chanson
populaire.
Que
sera
sa
seconde
vie
?
Après
un
préambule
qui
couvre
les
trois
quarts
du
roman,
l’auteur
amorce
finalement
le
balbutiement
d’une
réponse
décevante.
Il
soulève
à
peine
les
conséquences
d’un
processus
d’annihilation,
qui
auraient
pu
être
l’objet
d’un
magnifique
roman
de
science-fiction.
Au
lieu
de
laisser
présager
de
ce
que
serait
une
vie
privée
d’avenir
par
un
retour
à
l’enfance
qui
empêche
d’envisager
les
postulats
d’une
croissance
satisfaisante,
il
envoie
à
nouveau
son
héroïne
dans
la
mêlée,
sans
autres
soucis
que
de
renouer
avec
sa
carrière.
Sans
genre
définissable,
le
roman
se
travestit
plutôt
en
réponses
à
des
questions.
La
facture
respecte
la
progression
dramatique
en
appelant
en
interview
des
interlocuteurs,
qui
cernent
toujours
davantage
la
personnalité
de
Clara
Onyx.
Le
procédé
devient
lassant
à
la
longue.
Comme
à
son
habitude,
Sinclair
Dumontais
s’est
attaqué
avec
superficialité
à
un
principe
fondateur
de
notre
culture
à
travers
une
héroïne
plus
grande
que
nature.
Il
en
résulte
un
roman
plutôt
ludique,
qui
est
assez
alerte
à
cause
d’une
écriture
voisine
de
l’oralité,
mais
le
traitement
sent
le
réchauffé
depuis
La
Machine
à
explorer
le
temps.
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