Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

Côté, Allen.

La Société du campus . Éd. VLB, 2008, 150 p.

Des étudiants de l'université de Montréal

La Société du campus est le nom du nouveau bar d'une université de Montréal. Il rassemble les étudiants comme l'église rassemblait jadis les paroissiens. La messe a été remplacée par des centuries. De quoi s'agit-il ? L'auteur a pris pour acquis que ce mot est passé dans le langage vernaculaire. Ça semble, selon le contexte, être synonyme de soûleries. Peu importe, trois des quatre principaux personnages travaillent dans cette boîte. C'est autant de gagner pour payer leurs études. Le quatrième se farcit des hommes fortunés comme escorte de luxe. Ce tableau ne répond pas à l'image classique des étudiants. Heureusement, Allen Côté n'exploite pas outre mesure cet aspect de leur vie, pas plus que l'implication dans leurs études. Par contre, il insiste sur le dynamisme des héros pour joindre les deux bouts et pour atteindre les buts qu'ils se sont fixés.

Les protagonistes sont plutôt engagés dans une quête de valeurs qui devraient les rendre heureux. Mais auparavant, tous doivent régler des comptes avec le passé, principalement avec leurs principaux ennemis, en l'occurrence les parents. Toujours eux ! Enfin, les rapprochements établis, ils peuvent songer à l'amour. Le fil conducteur du roman suit Myriam. Elle a un demi-frère fréquentant la même université qu'elle, sans connaître le lien qui les unit. C'est la mort de leur mère qui fera en sorte que le triste dénouement rangera toutes les pièces du puzzle pour le meilleur des mondes, à une virgule près. La mort ressuscite les vies étiolantes, c'est bien connu.

Ce roman n'apporte rien à la littérature. C'est du réchauffé servi avec un petit goût de recette de grand'mère et un soupçon d'épices en vogue. La femme qui donne son enfant en adoption, le déshonneur, la belle-mère exécrable, les frais de scolarité. L'auteur effleure les thèmes qu'il aborde pour consacrer le quart de l'œuvre à la mort de Myrtille, la mère de Myriam et d'Émile.

L'écriture de ce dernier volet contraste avec celle qui précède. Elles ne portent pas la même empreinte. La première manière se montre plus froide au sort des personnages tandis que la deuxième se fait plus sentimentale. Différence inexplicable sans l'apport d'une aide à la rédaction du dénouement. Le plus gênant surgit surtout de la narration polyphonique. Les JE s'entrecroisent sans crier gare à l'intérieur d'un même chapitre. Ils ne prennent pas le relais pour donner une mise en perspective de ce qui précède, mais ils continuent tout simplement ce qui apparaît comme une chronique du quotidien.

En fait, l'auteur a concocté une mixtion infecte, composée de relations familiales dans un contexte universitaire.