|
Poulin,
Jacques
La
Traduction
est
une
histoire
d'amour.
Éd.
Leméac,
2006,
132
p.
Un
amour
de
chat.
Les
œuvres
de
Jacques
Poulin
pourraient
faire
l'objet
d'un
cours
101
en
techniques
d'écriture,
en
particulier
celle-ci
qui
est
composée
de
petits
chapitres
ayant
leur
propre
chute.
Pour
la
première
fois,
l'auteur
s'est
servi
des
éléments
du
polar
pour
propulser
l'action
vers
son
dénouement
en
recourant
à
un
détective
qui
facilite
la
poursuite
d'une
adolescente
entreprise
par
les
deux
héros.
|
La
trame
est
simple.
Un
écrivain,
Jack
Waterman,
et
Marine,
sa
traductrice
d'origine
irlandaise,
tentent
de
retracer
la
propriétaire
de
Famine,
un
petit
chat
noir
abandonné
dans
l'île
d'Orléans.
Grâce
à
son
collier,
ils
découvre
qu'il
s'agit
de
Limoilou,
habitant
au
609,
rue
Richelieu
à
Québec.
Ils
parviennent
à
la
rejoindre
alors
qu'elle
est
transportée
à
l'hôpital
après
avoir
tenté
de
mettre
fin
à
ses
jours.
Ce
résumé
semble
décrire
un
incident
malheureux
de
la
vie
quotidienne.
Il
n'en
est
rien.
Jacques
Poulin
alimente
son
œuvre
de
faits
divers
qui
débouchent
sur
la
fraternité.
C'est
sa
solution
pour
combattre
les
effets
du
paradis
perdu.
Comme
un
messie
venu
"
sauver
les
âmes
infortunées
",
le
héros
poulinien
se
rapproche
d'autrui
pour
les
soutenir
dans
leur
quête
du
bonheur.
Le
hasard
amène
Jack
à
rencontrer
Marine,
de
trente
ans
sa
cadette,
dans
un
cimetière
abandonné
où
elle
s'était
recueillie
sur
la
tombe
de
sa
mère.
Les
atomes
crochus
s'élancent
à
l'assaut
de
ces
deux
âmes
rétives
pour
les
rendre
solidaires
devant
le
gouffre
de
la
vie.
L'amour
de
la
langue
facilite
leurs
communications
sans
déboucher
sur
une
appropriation
de
l'autre.
Il
ne
faut
pas
chercher
dans
ce
roman
des
relents
d'alcôves.
La
rencontre
se
présente
davantage
comme
une
complémentarité
de
l'autre,
une
dualité
qui
se
moule
dans
un
projet
commun
pour
guérir
l'âme
de
tous
les
paumés
comme
Limoilou.
Dépouillée
de
ses
oripeaux,
l'écriture
annonce
le
salut
au
son
d'une
petite
musique
vive
qui
rappelle
La
Truite
de
Schubert.
En
somme,
à
coups
de
petits
traits
qui
cartographient
le
cœur
autant
que
les
lieux
fréquentés,
Jacques
Poulin
dépeint
la
dynamique
de
l'empathie
capable
de
compenser
pour
la
perte
du
jardin
d'Éden.
C'est
même
un
portrait
très
tendance
qui
exploite
l'univers
enchanteur
de
l'île
d'Orléans.
L'union
dans
l'adversité
s'applique
aussi
à
la
nature
où
les
hérons,
les
renards,
les
chats,
les
ratons
laveurs
et
les
chevaux
peuvent
vivre
en
harmonie
avec
les
humains.
Si
la
naïveté
peut
caractériser
ce
roman
écrit
sur
mesure
pour
Brigitte
Bardot,
il
n'en
reste
pas
moins
qu'il
propose
une
réconciliation
des
plus
souhaitable.
|