Caron,
Louis
La
Tuque
et
le
Béret.
Éd.
Édipresse,
1992,
202
p.
Les
Chantiers
forestiers
Louis
Caron
a
consacré
une
trilogie
à
l'exploitation
de
la
forêt
de
la
Mauricie.
On
y
apprend
ce
qu'était
la
vie
de
bûcherons
à
partir
de
1900.
C'est
en
quelque
sorte
des
romans
historiques
sur
le
développement
économique
du
Québec.
Le
bois
étant
une
ressource
importante,
nous
étions
les
plus
grands
constructeurs
de
bateaux
du
19e
siècle.
L'auteur
retrace
l'histoire
de
ceux
qui
ont
affronté
la
forêt
à
leurs
risques
et
périls
comme
l'a
démontré
aussi
Félix-Antoine
Savard
dans
Menaud,
maître-draveur.
C'était
une
vie
qui
ressemblait
à
celle
des
moines.
Isolés
des
leurs
pendant
les
longs
mois
de
l'hiver,
logés
dans
des
camps
dépourvus
d'installations
sanitaires,
mal
nourris,
ils
exerçaient
un
métier
dangereux,
surtout
pendant
la
"
drave
"
alors
qu'ils
couraient
sur
les
billes
de
bois
jetées
sur
la
rivière
Saint-Maurice,
pour
que
le
courant
les
emporte
vers
une
papetière
de
Trois-Rivières.
Ces
braves
travailleurs
ne
revoyaient
leur
famille
qu'à
Pâques,
si
le
calendrier
liturgique
ne
fixait
pas
ce
jour
au
mois
de
mars.
Ce
travail
était
commandé
par
les
détenteurs
du
pouvoir
économique,
mais
aussi
par
des
visionnaires
comme
le
curé
Labelle
(sous-ministre
de
l'agriculture),
qui
voulaient
rendre
agricole
l'ensemble
de
la
province.
Le
rêve
de
la
colonisation
(lisez
du
développement)
du
Québec
passait
donc
par
l'abattage
des
pans
entiers
de
forêt
pour
attirer
des
fermiers
sur
tout
le
territoire.
Ce
noble
but
compte
un
revers
à
la
médaille
:
la
déforestation.
Mais
ce
n'est
pas
le
propos
de
ce
roman.
Ce
désir
de
soumettre
la
forêt
à
l'agriculture
et
à
la
production
du
papier
amena
en
Mauricie
des
ambitieux
comme
Félix
Métivier.
Dans
ce
premier
tome
de
la
trilogie
ressortent
aussi
des
liens
d'amitié
comme
ceux
noués
entre
le
héros
(la
Tuque
du
titre
:
bonnet
de
laine)
et
un
peintre
français
(le
Béret),
venu
au
Québec
pour
tremper
son
âme
dans
la
sauvagerie
des
grands
espaces
boisés.
Le
rêve
de
la
cabane
au
Canada
!
Ce
roman
décrit
un
monde
dur
et
sans
pardon.
Mais
derrière
cette
façade
peu
conviviale
se
cachent
quand
même
des
êtres
attachants
que
l'auteur
présente
en
respectant
le
langage
qui
les
identifie.
Les
dialogues
risquent
de
poser
des
"
cibouères
"
de
problèmes
(des
difficultés)
au
lectorat
européen.
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