Bouyoucas,
Pan
L'Autre.
Éd.
Les
Allusifs,
2001,
102
p.
Destin
d'un
unijambiste
grec
En
1943,
à
Pantéli,
un
petit
village
de
pêcheurs
de
l'île
grecque
de
Léros,
Thomas
a
décidé
d'être
marin.
C'est
dans
l'ordre
des
choses
après
les
avoir
tellement
entendus
raconter
leurs
histoires.
Malheureusement
pour
lui,
à
16
ans,
il
perd
une
jambe
à
cause
d'un
obus
perdu
par
l'armée
britannique,
qui
tentait
de
chasser
les
soldats
de
Mussolini
lors
de
la
Deuxième
Guerre
mondiale.
Son
rêve
s'évanouit
ainsi
que
l'amour
d'Olga
apeurée
par
son
handicap.
Il
ne
lui
reste
plus
qu'à
l'oublier
et
à
exercer
un
métier
à
sa
mesure.
On
le
retrouve
assis
devant
son
paradis
perdu,
en
train
de
raccommoder
des
filets
de
pêche.
C'est
devenu
son
gagne-pain
alors
qu'il
ressasse
ce
qu'aurait
été
sa
vie
si
le
destin
l'avait
fait
tourner
à
gauche
au
lieu
d'à
droite.
La
tenancière
d'un
bar
le
prend
en
affection
et
lui
prodigue
un
amour
plus
ou
moins
assidu
entre
deux
clients,
qui
recourent
à
ses
services
pour
assouvir
leur
libido.
Mince
consolation.
Mieux
ça
que
rien
du
tout
quand
on
est
devenu
un
handicapé,
ce
que
lon
ne
manque
pas
de
souligner
en
le
baptisant,
sans
malice,
"
Tripodis
",
l'homme
à
trois
pieds
:
une
jambe
et
deux
béquilles.
Devenu
une
curiosité
touristique
pour
ceux
qui
visitent
l'île,
il
prend
son
mal
en
patience
quand,
un
jour,
un
voilier
vient
mouiller
dans
la
baie.
Qui
en
descend?
Un
sosie
qui
porte
son
nom.
Le
retour
de
Martin
Guer.
L'homme
qui
lui
a
volé
ses
rêves
et
qui
lui
réclame
ce
qui
lui
reste
pour
l'anéantir
à
tout
jamais.
La
confrontation
est
hallucinante
comme
une
légende
fantastique
qui
vient
expliquer
que
le
destin
se
moque
bien
des
ambitions
et
des
amours
des
hommes.
Comme
son
île
tour
à
tour
envahie
par
les
Turcs,
les
Italiens,
les
Allemands,
les
Britanniques,
Thomas
subit
l'assaut
d'un
envahisseur
qui
représente
ce
qu'il
aurait
pu
être.
Une
vraie
tragédie
grecque
pour
nous
avertir,
dans
une
langue
belle
et
dépouillée,
que
les
dés
sont
pipés.
Plus
les
yeux
scrutent
l'horizon,
moins
l'avenir
s'annonce
prometteur.
Pour
la
petite
île
qui
a
défrayé
la
convoitise
des
grands
de
ce
monde,
voilà
qu'elle
s'apprête
à
la
fin
du
roman
à
assouvir
encore
celle
des
Colonels
arrivés
au
pouvoir.
Cette
roue
qui
tourne
ne
connaît
pas
de
jours
fériés.
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