Tremblay,
Alain-Ulysse
La
Valse
des
bâtards
.
Éd.
Coups
de
tête,
2007,
108
p.
Portraits
de
paumés
?
Les
jeunes
qui
se
placent
au
ban
de
la
société
sont
de
plus
en
plus
nombreux.
Leur
marginalité
inspire
plusieurs
écrivains,
tels
Patrick
Senécal
avec
Aliss
et
Patrick
Brisebois
avec
Chant
pour
enfants
morts.
Il
s'agit
bien
de
mort.
Mort
de
l'âme
des
jeunes
qui
ont
élu
comme
mecque
le
parc
Émilie-Gamelin
de
Montréal,
situé
à
la
bouche
de
métro
de
l'UQAM
et
à
deux
pas
du
quartier
gay.
Qui
se
ressemblent,
s'assemblent.
Que
ce
soit
de
Pointe-aux-Trembles,
de
Laval
ou
de
la
Côte-Nord,
ils
accourent
des
quatre
coins
de
la
province
pour
se
soutenir
dans
leur
combat
qui
les
oppose
au
monde
adulte.
La
plupart
ont
entre
18
et
30
ans.
Soit
qu'ils
aient
été
abandonnés
de
leurs
parents
ou
soit
qu'ils
veulent
fuir
les
contraintes
familiales
des
milieux
bourgeois,
qui
ont
des
visées
tout
autre
que
celles
de
leurs
rejetons.
L'irréconciliable
entraîne
les
délaissés
et
les
mal-aimés
dans
un
tunnel
infernal
où
drogue,
violence
et
sexe
composent
le
menu
quotidien.
Leur
planche
de
salut
s'avère
rapidement
un
tonneau
percé.
Le
nouvel
horizon
qui
s'annonce
débouche
plutôt
sur
la
mort,
comme
l'indique
la
dernière
page
de
l'œuvre.
Œuvre
de
mort
susceptible
de
nous
ouvrir
les
yeux
sur
une
réalité
ostracisée.
Nous
laissons
aux
organismes
charitables
le
soin
de
venir
en
aide
à
ceux
qui
ont
vendu
leur
âme
au
diable.
Souvent
même,
nous
jetons
un
regard
malveillant
sur
ces
moins
beaux
fruits
de
notre
récolte.
Au
lieu
de
nous
interroger
sur
nos
responsabilités
parentales,
nous
préférons
plutôt
accuser
ceux
que
la
vie
nous
a
confiés.
Publié
par
les
Éditions
Coups
de
tête,
ce
roman
s'adresse
aux
parents
même
si
Michel
Vézina,
le
fondateur
de
la
nouvelle
entreprise,
affirme
que
ce
qu'il
édite
est
conçu
pour
que
les
jeunes
découvrent
le
goût
de
la
lecture
avec
des
œuvres
courtes
et
reliées
à
leur
quotidien.
Cet
objectif
serait
peut-être
légitime
s'il
s'appliquait
à
la
situation
de
la
majorité.
Et
même
là,
quelle
serait
la
pertinence
d'une
telle
collection
si
les
modèles
décrits
leur
renvoient
une
image
de
ce
qu'ils
vivent?
Mince
consolation
qui
ne
laisse
pas
apparaître
de
lumière
au
bout
du
tunnel.
Il
en
est
ainsi
de
La
Valse
des
bâtards.
Ce
roman
détruit
même
tout
désir
de
s'en
sortir.
L'auteur
voulait-il
décrire
un
monde
tellement
noir
pour
détourner
les
jeunes
des
culs-de-sac?
Tant
mieux
si
certains
jeunes
lecteurs
reçoivent
son
roman
comme
tel!
Ce
traitement
contestable
d'un
sujet,
qui
commence
à
s'user,
n'est
pas
plus
heureux
au
plan
littéraire.
Le
portrait
que
l'auteur
fait
d'eux
est
fragmenté
et
fragmentaire.
En
fait,
ce
n'est
pas
un
roman,
mais
des
nouvelles
qui
s'entrecroisent
dans
un
magma
qui
nous
fait
perdre
de
vue
le
destin
de
chacun.
L'écriture
ne
rehausse
aucunement
le
propos
et
la
forme.
En
calquant
l'oralité
du
discours
des
jeunes,
l'auteur
souligne
leur
déficience,
mais
il
les
cantonne
du
même
coup
à
la
marge.
Bref,
il
leur
envoie
un
message
de
désespéré.
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