Prud'homme,
Laurence.
La
Ville
aux
escargots.
Éd.
Québec
Amérique,
2005,
257
p.
Un
pèlerinage
à
Compostelle
Les
voyages
forment
la
jeunesse,
dit-on.
Après
avoir
lu
ce
roman,
on
en
douterait.
Lucie,
une
jeune
Québécoise,
bourlingue
en
Espagne
avec
un
groupe
qui
se
rend
de
Barcelone
à
Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le
but
de
son
voyage
ne
vise
que
la
fraternisation
entre
pairs
de
cultures
différentes.
Il
ne
s'agit
pas
de
vivre
des
expériences
enrichissantes,
mais
de
parcourir
de
la
route
dans
une
ambiance
d'auberge
espagnole.
On
ne
sent
pas
vraiment
que
ces
jeunes
sont
en
pèlerinage.
Comme
les
gitans,
ils
se
déplacent
sans
buts
précis.
Le
parallèle
tombe
rapidement
à
l'eau.
L'héroïne
n'a
retenu
que
l'accoutrement
de
ces
bohémiennes
qui
mènent
une
vie
désolante
dans
l'ombrage
des
hommes.
De
nombreux
thèmes
sont
ainsi
amorcés
et
abandonnés
aussitôt.
On
croirait
lire
un
journal
de
bord
émaillé
de
réflexions
superficielles.
Les
rapports
avec
autrui,
tout
aussi
futiles,
baignent
dans
un
érotisme
qui
illustre
les
différents
modèles
de
la
masculinité.
En
somme,
Laurence
Prud'homme
trace
le
portrait
d'une
jeunesse
en
quête
d'identité.
Les
choix
politiques,
qui
rapprochent
le
Catalan
du
Québécois,
n'apparaissent
pas
comme
des
portes
de
salut.
Comme
un
escargot
dont
la
ville
représente
la
carapace,
chacun
tourne
en
rond
dans
un
carrefour
giratoire
en
laissant
une
trace
nauséabonde
sur
son
passage.
En
choisissant
d'exposer
le
désarroi
des
jeunes
dans
le
cadre
d'un
pèlerinage
à
Compostelle,
l'auteure
partait
gagnante.
Malheureusement,
au
lieu
de
démontrer
que
l'on
constate
partout
les
mêmes
malaises
malgré
les
contrastes
culturels,
elle
s'est
contentée
de
faire
du
coq
à
l'âne
sans
exploiter
vraiment
son
filon.
Le
roman
aurait
pu
être
sauvé
par
son
architecture.
Mais
c'est
trop
fragmentaire
pour
soulever
l'intérêt,
sans
compter
les
dialogues
en
espagnol
qui
créent
l'impression
chez
le
lecteur
francophone
de
ne
pas
être
convié
au
happening.
Pourtant,
l'écriture
est
aisée.
Les
descriptions
des
villes,
en
particulier
Barcelone,
sont
de
véritables
petits
bijoux
d'observation.
Bref,
on
sent
le
courant,
mais
il
n'emporte
rien
.
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