Paul-André Proulx

Littérature Québecoises

Fredette, Nathalie.

Le Bain d'Amélie. Éd. Québec Amérique, 2001, 233 p.

Lesbiennes en vacances

Si vous cherchez un avant-goût des vacances, je vous propose un petit roman rafraîchissant, soit Le Bain d'Amélie. Il s'agit de deux lesbiennes québécoises qui partent en vacances à Amélie-les-Bains, petite station thermale des Pyrénées-Orientales. Sachez que le sujet du roman ne porte pas sur leur orientation sexuelle. Ce n'est qu'un élément accrocheur pour titiller les voyeurs, sans rien leur offrir d'autre que la déception.

Nos deux héroïnes louent donc un studio dans cette petite commune afin de permettre à Sophie, la narratrice, de se remettre d'une mononucléose. À leur arrivée, elles font la connaissance d'un couple de Parisiens retraités qui les prendront en affection. Grâce à ces gens, elles découvriront la région et sa gastronomie (la célèbre tarte aux pommes).

Cette fréquentation sera de bien courte durée, car ils périront dans la piscine publique à cause d'un déversement intentionnel d'acide sulfurique. Ce voyage prendra alors une tournure inattendue parce que les deux jeunes héroïnes seront plongées dans une histoire de meurtre dont elles devront se dépêtrer. Leur enquête les conduira à Barcelone, où elles réaliseront, au grand dam des gendarmes, qu'il s'agissait d'un complot organisé par les séparatistes basques.

Ce polar aurait été meilleur si l'auteure avait su limiter ses renseignements touristiques pour mieux creuser le sujet et la personnalité des héroïnes. On dirait par moments un guide touristique, intéressant certes, mais qui fait cavalier seul. Il aurait mieux fallu intégrer les éléments policiers, touristiques et voire lesbiens pour que cette oeuvre présente une trame plus serrée.


C'est un roman léger, qui se lit bien en attente dans une salle d'urgence à la condition de ne pas être trop souffrant. C'est écrit aussi avec un humour qui abuse des calembours, " la fiente de la littérature " comme les qualifiait Victor Hugo. Quoi qu'il en soit, vous aurez droit " au penseur de rotin " qui " se maquille sans crier fard ". Bref, c'est agréable à lire pour donner du répit à nos méninges.